Auteure : Agnès Martin-Lugand
Éditeur : Michel Lafon (24 mars 2022)
Pages : 280
ISBN : 9782749941646
Prix : Broché → 19€95 - Numérique → 11€99
Catégorie : Contemporain
Vous l'avez lu ? Notez-le :
" Comprendrait-elle la déraison, le Grandiose destructeur que j'avais vécu et qui m'avait changée à jamais ? "
Une femme aux portes de la mort.
Un homme incapable d'en finir avec la vie.
Leurs deux voix s'élèvent tour à tour pour nous confier leur histoire, leurs maux, leurs démons, et plus que tout l'amour fou. Un amour qui inspire, réunit et sauve autant qu'il a pu détruire et séparer.
Avant-propos d’Agnès Martin-Lugand
Le dixième roman… Anodin ? Cap symbolique ? Bilan ? Tournant ? Doit-il avoir une signification particulière ? Devais-je en tant qu’auteur lui en accorder une ? Quelle histoire allait s’emparer de moi à cette occasion ? Quels personnages m’accompagneraient pour ce passage ?
Au cours de ces dix années d’écriture, j’ai mûri, j’ai vieilli, j’ai vécu de grands bonheurs, traversé des épreuves, comme tout un chacun. Chaque roman représente un nouveau défi littéraire, mais aussi une année de ma vie. Mes héroïnes m’ont permis d’avancer, de cheminer personnellement. Elles possèdent toutes un morceau de moi. Et elles m’ont toutes laissé une empreinte. Une empreinte indélébile. Elles m’ont fait réfléchir à la femme que je suis.
Sans que j’y sois préparée, et pourtant sans que j’en sois surprise, comme si, finalement, j’étais prête, comme si chacun de mes précédents romans m’y avait conduite, La Déraison m’a mise face à moi-même, face à mes conflits intérieurs, mes obsessions. La Mort. La Perte. L’Amour. La Passion. Le Moi.
J’ai voulu La Déraison sobre, pudique, dénuée d’artifice. Pensée et écrite dans une économie de mots, une quête, presque une obsession du mot juste. Il me fallait saisir l’essentiel et rien que l’essentiel. Délaissant volontairement le factuel, j’ai plongé au cœur du psychisme de mes personnages, pour toucher à leur intime. La Déraison possède ce clair-obscur qui fait partie de moi, qui m’est indispensable. La Déraison est empreinte d’une violence rentrée, enfermée à l’intérieur d’elle-même, mais de lumière aussi. La Déraison ne craint pas de parler de ce qui fait peur, la Mort, et de ce qui attire, l’Amour. Plus Madeleine et Joshua s’incarnaient, plus ils prenaient vie et possession de moi, plus je saisissais l’absolue nécessité de dire la beauté dans la mort et la folie d’amour.
La Déraison est mon roman le plus personnel, le plus viscéral, celui qui me ressemble le plus, celui à travers lequel mon inconscient s’est le plus livré. À celui qui ne me connaîtrait pas, et souhaiterait découvrir qui je suis, je lui glisserais de lire La Déraison…
[...] les roses sentait si bon. On ne devrait jamais oublier le parfum des fleurs. Il a comme un goût d'enfance. Il procure une énergie paisible. J'avais oublié que j'aimais ça.On ne doit pas culpabiliser de vivre.On doit savourer. Jouir de la vie. Encore et encore.
Le 24 mars prochain sortira, chez nos libraires adorés, le nouveau roman d'Agnès Martin-Lugand : La déraison.
Rendez-vous incontournable de chaque année, j'attendais cette sortie avec beaucoup d'impatience. J'ai eu la chance de le recevoir en début de semaine, impossible de résister, je me suis jetée dessus sans attendre. Vous le savez, puisque j'ai partagé quelques extraits sur ma page Facebook, je l'ai lu d'une traite avec plaisir et engouement, avec attention et excitation et aussi avec l'envie d'aimer l'histoire et les personnages. J'avais des attentes bien particulières, mon avis n'est pas aussi positif que je l'aurais souhaité, mais j'ai quand même passé un bon moment.
Ce que j'en pense :
Une couverture élégante, en noir et blanc, avec une jeune femme en gros plan, on retrouve là les codes des romans d'Agnès Martin-Lugand dès le premier coup d'œil ! Un titre court qui en dit déjà beaucoup sur le contenu et un résumé qui nous promet de jolies choses.
J'avais très envie de lire ce roman qui, j'en étais sûre, ne pouvait que me plaire.
La déraison est je crois le roman le plus sombre de l'auteure. Elle nous présente, dès les premiers chapitres, une femme atteinte d'une maladie grave. On comprend rapidement qu'il n'y a pas d'issu possible pour Madeleine, pas d'espoir de guérison et qu'elle vit ses derniers moments auprès de sa famille. C'est pour cela que sa fille, Lisa, lui demande de lui révéler ses secrets afin qu'elle n'apprenne pas, de la bouche d'une autre personne, qui a pu être sa mère dans le passé.
Madeleine décide de rassembler ses dernières forces afin d'emmener sa fille en Bretagne sur les traces de son passé, dans une maison où elle passait ses vacances avec ses sœurs Suzanne et Vanessa. Dans ce petit coin de paradis, où tous les volets sont fermés en hiver, une autre maison, celle d'un homme, Joshua, qui connaît bien Madeleine et qui a partagé avec elle quelques années tendres et remplies d'un amour fort et indéfectible.
Agnès Martin-Lugand a dit, je cite : J'ai voulu la déraison sobre, pudique, dénuée d'artifice. Il me fallait saisir l'essentiel et rien que l'essentiel.
Effectivement, ce roman est concis, l'histoire ne parle que de l'essentiel et c'est ce qui a fait que j'ai trouvé que les personnages ne sont pas très développés contrairement à leurs sentiments qui prennent eux toute la place.
J'ai bien aimé le contenu que j'ai trouvé fort en émotion, j'ai été touchée par l'état de santé de Madeleine, par ses jours qui sont comptés et qu'elle passe dans la souffrance. J'ai été particulièrement émue et marquée par le chapitre 19 qui est particulièrement bouleversant.
Il y a aussi d'autres petites choses autour de la musique, je vous laisse découvrir cette partie par vous-même.
En revanche, il m'a manqué quelque chose, à la fin de ma lecture, j'ai eu un petit pincement, ne sachant pas vraiment quoi penser de ce livre, quelle note mettre et qu'en dire. J'avais une petite déception sans savoir vraiment comment l'expliquer. Avec du recul, je crois que c'est parce qu'à mes yeux, ce roman a un goût d'inachevé. Que ce qui est censé faire sa force (la sobriété, la pudeur et le fait que l'auteure va l'essentiel) fait sa faiblesse parce que j'ai eu l'impression de passer à côté de plein de choses et que ça m'a laissé un goût amer. La police d'écriture est grande et la mise en page aérée, les chapitres sont courts, ce qui fait que les pages se tournent très vite et il ne faut que quelques heures pour le lire, c'est cohérent avec ce que souhaitait l'auteure mais moi, en tant que lectrice, j'en attendais plus. Petite déception donc pour ce dixième roman qui n'est pas le meilleur, même si l'intention était là.
En bref :
La déraison est un roman fort qui parle d'amour, de sentiments, du passé, de la maladie, de musique, de fêlures et des répercussions que celles-ci peuvent avoir sur la vie.
L'histoire est jolie, puissante, mais trop courte et pas assez développée à mes yeux. J'ai bien aimé les personnages, mais ils ne m'ont pas marquée et ne me manqueront pas. Petit goût d'inachevé et petite déception pour ce dixième roman qui démarrait pourtant sur les chapeaux de roue et qui était prometteur.
Livre lu dans le cadre d'un partenariat avec les Editions Michel Lafon que je remercie chaleureusement.
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