Auteur(e): Loulou Robert
Genre: Contemporain
Nombre de pages: 240
Date de sortie: 10/09/2020
Prix du livre papier: 6€95
Prix du livre numérique: 7€99
ISBN: 9782266308113
Éditions: Pocket
Elle aspire à l’amour, elle l’attend, pourquoi vivre sinon ?
Un matin, l’année de ses dix-huit ans, elle rencontre M. C’est lui, elle en est certaine. Alors seulement, elle commence à exister. Elle se jure qu’il lui appartiendra. Se promet de l’aimer à en crever. Elle a peur de lui montrer son amour, peur de le faire fuir, peur de lui faire peur, mais elle décide de tout faire pour devenir celle qu’il aimera. Et elle réussit.
Mais comment faire pour que cet amour fou, exclusif, dangereux ne consume pas tout ?
"Je l'aime" est le quatrième roman de Loulou Robert que je lis (après Bianca, Hope et Sujet inconnu). Jusqu'ici, j'ai toujours été très surprise et conquise par le style concis, précis et direct de l'auteure, il faut avouer que malgré son jeune âge, la plume de Loulou Robert est très mature et puissante.
Je l'aime est ma petite exception, car même si je l'ai bien aimé dans son ensemble, il est, pour le moment, celui que j'ai le moins apprécié.
J'ai retrouvé avec plaisir la force des mots de Loulou Robert, j'avais même hâte de me plonger dans ce roman que je n'avais pas eu l'occasion de lire à sa sortie en 2019. Une chose est sûre, il faut avoir le moral pour se plonger dans l'histoire de cette femme qui est extrêmement torturée (peut-être trop pour moi). Je me suis sentie mal à l'aise avec M qui tombe éperdument amoureuse d'un autre M, qui donne sa vie à son homme et qui est prête à tout afin de vivre aux côtés de celui qui lui fait autant de bien que de mal.
M s'oublie, M devient mère, mais était, est et sera toujours aussi sombre. M est malheureuse, M est fragile, M nous parle de son enfance, de ses souvenirs, de ses souffrances, son manque d'amour maternel, les attouchements subis par son propre père...
Comment se construire sur des bases si bancales ?
C'est dans l’alcool qu'elle trouvera un peu de réconfort, si réconfort il y a, jusqu'à une tentative de suicide ratée sous les yeux de sa propre fille.
Bref... Je l'aime est un roman contemporain qui ne donne pas le sourire, mais qui touche, car l'histoire est dure. Ce que je regrette c'est que l'on tourne en rond, pas de rayon de soleil, pas de bouffée d'oxygène, pas de happy end. On ne referme pas ce livre le cœur un peu plus léger ! Mais c'est comme ça et c'est addictif puisqu'il me tarde maintenant de me plonger dans le dernier livre de Loulou Robert : Zone grise. Comme quoi...
En attendant, je vous invite à lire les quelques lignes ci-dessous, un passage que j'ai beaucoup aimé dans Je l'aime et qui, je l'espère, attisera votre curiosité !
Ainsi, je dédie cette partie de l'histoire à toutes celles qui sont nées, comme moi, de travers. Celles qui ont de sales prénoms, choisis par de sales parents. Des prénoms passe-partout. Des gueules passe-partout et cerveaux passe-partout. Toutes les petites vies sans importance parce qu'on leur a appris à vivre ainsi. Celles qu'on confond avec des garçons. Qui font semblant de ne pas être blessées. Qui portent des pantalons alors qu'elles rêvent de s'habiller en pute. Des putes, celles qui baisent par choix, qui pensent que c'est un métier comme un autre même si la société dit le contraire. Puis les autres. Celles qui se font taper dessus. Qui ferment leur gueule. Qui n'ont plus de dents. Plus de fierté. Plus d'identité. Juste un trou qu'on vient agrandir. Les obsédés de l'épilation, qui n'ont plus de sourcils et se les dessinent au crayon. Celles qui regrettent. Celles qui ont des crises d'acné à quarante ans. Qui n'osent pas se plaindre mais qui se sentent mal à en crever. Celles qui crèvent. De faim, de soif, de cancer, d'amour. Celles qui ne sont pas mères et qui sont montrées du doigt. Celles qui vont chez le coiffeur du village, rêvent d'élégance avec une permanente. Celles qui ne vont pas chez le coiffeur. Celles qui ont un accent, ne mentent pas, rougissent, noircissent. Celles qui foirent tout. Qui se font virer des salles de cinéma car trop bruyantes. Les vulgaires. Les hystériques. Les frigides. Celles qui pleurent en regardant le soleil se lever, qui vont se recoucher. Celles qui croient en Dieu car personne d'autre ne croit en elle. Celles qui ne croient plus en rien. Celles qui regardent Les feux de l'amour en cachette. Qui espèrent. Celles qui sont juste mamans. Juste femme de. Juste au chômage. Juste sans diplôme. Juste caissières, vendeuses ou autre. Les métiers sans importance. Juste déprimées. En colère. Les angoissées. Celles qu'on ne comprend pas, qu'on ne cherche pas à comprendre. Celles qui seront toujours trop ou pas assez.À toutes celles-là, qui comme moi pensaient ne rien mériter, j'offre ce chapitre de l'histoire, la preuve que les filles comme nous peuvent agir et changer sans rien renier.
aux Éditions Pocket pour la découverte de ce roman
Je vous souhaite à toutes et à tous une très bonne lecture :)
Quelques mots sur l'auteur(e):
Loulou Robert a vingt-six ans. Dès la parution de son premier livre, Bianca, elle s’est fait une place à part dans le monde de la littérature. Depuis, elle a publié Hope et Sujet inconnu. Je l’aime est son quatrième roman.
♦Zone grise (2020)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Un petit mot de votre part fait toujours plaisir ♥