Auteur: Julien Aranda
Genre: Contemporain
Nombre de pages: 192
Date de sortie: 17/05/2018
Prix du livre papier: 14€00
Prix du livre numérique: 9€99
ISBN: 9782212568660
Editions: Eyrolles
Quand on a 10 ans, pas de papa mais une mère amoureuse de Shakespeare et que l'on s'attend à voir débarquer les huissiers d'un jour à l'autre, la vie n'est pas simple. Elle, comédienne de théâtre passionnée, fascine son fils qui découvre le monde et ses paradoxes avec toute la poésie de l'enfance. Avec leur voisine Sabrina, caissière de son état, et les comédiens Max, Lulu et Rita, ils forment une famille de coeur, aussi prompte à se fâcher qu'à se réconcilier.
Mais, un jour, la réalité des choses rattrape la joyeuse équipe. Et le petit garçon est séparé de sa mère. Comment, dès lors, avancer vers ses rêves ? En comprenant que, peut-être, l'essentiel n'est pas l'objectif, mais le chemin parcouru... Sur fond de crise des subprimes, Julien Aranda nous raconte la trajectoire enchantée d'une troupe de théâtre inoubliable.
Mon avis:
À 10 ans, on voit la vie avec des yeux d'enfants, les choses paraissent simples et belles en général, c'est presque tout le temps joli, presque...
Notre petit narrateur lui, voit la vie pleine de couleurs et de fantaisies grâce à sa maman au cœur d'artiste. Elle aime le théâtre, et rêve de devenir comédienne, elle transmet à son fils son amour pour la scène et plus particulièrement pour les pièces de Shakespeare.
Lorsqu'elle le peut, elle monte sur les planches afin de distraire les spectateurs qui le veulent bien, peu nombreux, mais toujours enchantés par le moment passé dans la salle.
Mais la réalité rattrape vite la maman et son fils, les factures et autres charges du quotidien s’entassent et restent impayées. Le loyer ne pardonne pas, nos deux personnages principaux se retrouvent rapidement à la rue... Heureusement que leur voisine Sabrina est là pour leur sauver la mise, mais pour combien de temps ?
Faut-il croire en ses rêves envers et contre tout ? Une maman qui a choisi d'y croire, un fils qui lui, croit en sa maman... Le jour où maman m'a présenté Shakespeare est le dernier roman de Julien Aranda publié aux Éditions Eyrolles.
Etre artiste c'est être perméable à la beauté du monde et s'émouvoir d'un coucher de soleil plutôt que de la misère des autres, c'est prendre du recul sur l'environnement pour mieux se l'approprier, parce qu'en fin de compte, l'art, c'est la seule réponse tangible à l'absurdité de la vie !Un texte rempli de tendresse et d'amour, un livre profond et léger à la fois, Le jour où maman m'a présenté Shakespeare m'a plu dans son ensemble. J'ai été amusée par les petites touches d'humour, touchée par le narrateur âgé de seulement 10 ans, par son optimiste et sa naïveté, les mauvaises blagues de ses camarades de classe m'ont broyé le cœur, tant de sentiments qui font la beauté de ce livre... C'est joliment écrit et l'auteur réussit à nous transmettre les émotions voulues. Les personnages sont pour la plupart attachants, la plume de l'auteur est plaisante et fluide. J'ai aimé découvrir une autre facette de Julien Aranda, puisque ce roman est dans un registre complètement différent du précédent : Le sourire au clair de lune.
Il ne me reste plus qu'à lire La simplicité des nuages en attendant le prochain, qui me tarde déjà de lire.
Je remercie les Éditions Eyrolles pour cette lecture et pour leur confiance.
Vous l'avez lu ? Notez-le:
Les premières lignes:
Mon premier souvenir, c’est la mort de mon chien. J’avais quatre ans et il faisait très froid, c’est pour
ça que chaque fois que j’y repense, mon cœur se glace et j’ai envie de pleurer. Il s’appelait Roméo et c’était un caniche noir qui était tombé malade à force de manger n’importe quoi. Maman l’avait appelé comme ça parce qu’elle était amoureuse de Shakespeare et, en attendant leurs fiançailles, elle jouait ses pièces tous les soirs dans un petit théâtre parisien. Quand Roméo est mort, on a drôlement pleuré avec Maman. On est descendus au jardin et on a creusé un trou, et puis on l’a enterré et Maman a dit à voix haute une phrase de son amoureux :
Les larmes prouvent leur amour,
elles n’apportent pas leur remède.
Après, elle m’a serré fort dans ses bras et m’a murmuré à l’oreille que la vie est trop courte pour être triste et qu’il faut toujours aller de l’avant. Je n’ai pas bien compris ce qu’elle voulait dire mais j’ai tout de suite arrêté de pleurer, car s’il y a bien une chose que je peux vous dire sur Maman, c’est qu’elle est sacrément douée pour sécher les larmes des gens, et en particulier celles de notre voisine Sabrina qu’elle a rencontrée quelques années plus tard en s’installant à Meudon. D’ailleurs, chaque fois que Maman raconte leur première rencontre, on éclate de rire tous les trois.
C’était une chaude journée d’été et Maman avait loué un camion de déménagement qu’elle devait rendre en fin de journée. Alors qu’elle était en retard et qu’il ne restait plus que le piano à décharger, le vent se mit à souffler et l’orage à gronder dans le ciel. Elle appela à l’aide un voisin qui se sauva au premier coup de tonnerre et le piano resta coincé sur ses roulettes au beau milieu de l’allée. Quelques minutes plus tard, alors qu’une épaisse pluie s’abattait sur le sol, elle mit en catastrophe une bâche bleue sur le piano déjà trempé. On était restés tous les deux incrédules sur le perron et Maman, pour qui rien n’est grave dans la vie si celle-ci n’est pas en danger, se mit à rire en contemplant le spectacle désolant de son piano en acajou noyé sous l’orage. Et puis, comme si cela ne suffisait pas, la bâche s’envola et, quelques secondes plus tard, on vit passer une voiture à moitié recouverte et Maman me lança un regard terrorisé.
— Mon Dieu, dit-elle même si elle ne croyait pas en Lui, qu’est-ce que j’ai fait?
La voiture tourna dans l’allée du jardin à côté de chez nous et une jeune femme en sortit avec un grand parapluie de toutes les couleurs. Maman s’approcha d’elle et la jeune femme, qui devait avoir à peu près le même âge, eut un mouvement de recul.
— Je suis vraiment désolée pour votre voiture, madame.
— Ah bon? Et pourquoi ça ?
La pluie dut être aussi surprise que Maman car elle arrêta net de tomber.
— À cause de la bâche, elle s’est envolée, je suis désolée.
La jeune femme tourna la tête en direction de sa voiture.
— Ah oui, tiens, je ne l’avais même pas vue.
Pendant que Maman la regardait avec un air abasourdi, la jeune femme sourit nerveusement.
Mon premier souvenir, c’est la mort de mon chien. J’avais quatre ans et il faisait très froid, c’est pour
ça que chaque fois que j’y repense, mon cœur se glace et j’ai envie de pleurer. Il s’appelait Roméo et c’était un caniche noir qui était tombé malade à force de manger n’importe quoi. Maman l’avait appelé comme ça parce qu’elle était amoureuse de Shakespeare et, en attendant leurs fiançailles, elle jouait ses pièces tous les soirs dans un petit théâtre parisien. Quand Roméo est mort, on a drôlement pleuré avec Maman. On est descendus au jardin et on a creusé un trou, et puis on l’a enterré et Maman a dit à voix haute une phrase de son amoureux :
Les larmes prouvent leur amour,
elles n’apportent pas leur remède.
Après, elle m’a serré fort dans ses bras et m’a murmuré à l’oreille que la vie est trop courte pour être triste et qu’il faut toujours aller de l’avant. Je n’ai pas bien compris ce qu’elle voulait dire mais j’ai tout de suite arrêté de pleurer, car s’il y a bien une chose que je peux vous dire sur Maman, c’est qu’elle est sacrément douée pour sécher les larmes des gens, et en particulier celles de notre voisine Sabrina qu’elle a rencontrée quelques années plus tard en s’installant à Meudon. D’ailleurs, chaque fois que Maman raconte leur première rencontre, on éclate de rire tous les trois.
C’était une chaude journée d’été et Maman avait loué un camion de déménagement qu’elle devait rendre en fin de journée. Alors qu’elle était en retard et qu’il ne restait plus que le piano à décharger, le vent se mit à souffler et l’orage à gronder dans le ciel. Elle appela à l’aide un voisin qui se sauva au premier coup de tonnerre et le piano resta coincé sur ses roulettes au beau milieu de l’allée. Quelques minutes plus tard, alors qu’une épaisse pluie s’abattait sur le sol, elle mit en catastrophe une bâche bleue sur le piano déjà trempé. On était restés tous les deux incrédules sur le perron et Maman, pour qui rien n’est grave dans la vie si celle-ci n’est pas en danger, se mit à rire en contemplant le spectacle désolant de son piano en acajou noyé sous l’orage. Et puis, comme si cela ne suffisait pas, la bâche s’envola et, quelques secondes plus tard, on vit passer une voiture à moitié recouverte et Maman me lança un regard terrorisé.
— Mon Dieu, dit-elle même si elle ne croyait pas en Lui, qu’est-ce que j’ai fait?
La voiture tourna dans l’allée du jardin à côté de chez nous et une jeune femme en sortit avec un grand parapluie de toutes les couleurs. Maman s’approcha d’elle et la jeune femme, qui devait avoir à peu près le même âge, eut un mouvement de recul.
— Je suis vraiment désolée pour votre voiture, madame.
— Ah bon? Et pourquoi ça ?
La pluie dut être aussi surprise que Maman car elle arrêta net de tomber.
— À cause de la bâche, elle s’est envolée, je suis désolée.
La jeune femme tourna la tête en direction de sa voiture.
— Ah oui, tiens, je ne l’avais même pas vue.
Pendant que Maman la regardait avec un air abasourdi, la jeune femme sourit nerveusement.
Quelques mots sur l'auteur:
Né à Bordeaux en 1982, Julien Aranda décide un jour de réaliser deux de ses rêves d’enfant : faire le tour de l'Amérique Latine et écrire un roman. Son voyage achevé, il se lance à corps perdu dans l’écriture… Huit mois plus tard, Le Sourire du clair de Lune voit le jour.
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Bibliographie:
♦Le sourire du clair de lune
♦La simplicité des nuages
♦Le jour où maman m'a présenté Shakespeare
♦Le sourire du clair de lune
♦La simplicité des nuages
♦Le jour où maman m'a présenté Shakespeare
Quelques liens indispensables:
Ouh là, certainement pas un livre pour moi, qui ai été tellement dérangée par les allusions incessantes à Shakespeare dans les livres "Pour un jour avec toi" et "Pour un an avec toi"... Mais au moins avec celui-ci, tu es avertie dès le départ, contrairement aux autres...
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