22 août 2016

Les sorties littéraires du 22 au 28 août 2016

"Le seul moyen de se délivrer de la tentation, c'est d'y céder" (Oscar Wilde)
BONNES LECTURES !!!

« À l’hiver 2014, dans une Ukraine survoltée, la foule furieuse se mit à dézinguer toutes les idoles communistes. Elle détruisait les plâtres, les granits, les bronzes, la fonte, les effigies, elle abattait les grands Lénine, les petits, les statues où il montrait la voie (sans issue). Elle cognait le spectre d’une URSS qui la hantait. Elle défoulait sa haine contre les fantômes soviétiques, taillant tout cela en pièces et veillant jusqu’à l’aube, comme si les sculptures avaient eu le pouvoir de se redresser à la faveur de la nuit. Et d’une certaine manière c’est ce qui arriva : l’empire fut ravivé. » Entre guerre civile et mines d’anthracite, deux amis d’enfance traversent leur Donbass natal dans un road-trip tragi-comique. Une grande épopée contemporaine. 

 
" Je dois y retourner, c'est insupportable de le savoir ici, lui qui marche et vit non loin. Non, il ne s'agit pas encore de l'éveil, du vrai, c'est mon attention seule qu'il éveille pour l'instant, et c'est en dessous, plus loin, que nous allons éclore et tomber et rouler. Je suis à l'orée de l'éveil". La scène est à Hanoï, au Vietnam, dans les ruelles surchauffées. Cela se passe aujourd'hui, mais ce pourrait être il y a longtemps. C'est une histoire d'amour, dont les personnages sont deux garçons et deux filles, dont les voix s'entrechoquent. C'est une histoire d'amour, douloureuse et sensuelle, où les héroïnes ne font que traverser le tumulte de la ville, et se cachent dans l'ombre protectrice des chambres. C'est un premier roman d'exception. Et l'acte de naissance d'un écrivain.

 
4 h du matin, dans une belle maison à l’orée du bois de Vincennes, le téléphone sonne. Thomas, 37 ans, informaticien, père de deux jeunes enfants, apprend par un appel de la gendarmerie que sa femme vient d’avoir un très grave accident, sur une route où elle n’aurait pas dû se trouver. Commence une enquête sans répit alors que Camille lutte entre la vie et la mort. Puis une quête durant laquelle chacun des rôles qu’il incarne : époux, père, fils et frère devient un combat. Jour après jour, il découvre des secrets de famille qui sont autant d’abîmes sous ses pas. De Paris au Havre, des Pyrénées à l’Afrique noire, Thomas se trouve emporté par une course dans les tempêtes, une traversée des territoires intimes et des géographies lointaines. Un roman d’une ambition rare. 

Publiée chez Rivages depuis son premier roman, Jane Smiley fait son retour avec une saga superbe, nommée dans la prestigieuse liste du National Book Award et présente plusieurs mois dans la liste des best-sellers du New York Times. Smiley compose un roman émouvant et fascinant qui suit la famille Langdon sur une trentaine d'années, et raconte l'Amérique à travers les destinées intimes. Elle renoue avec la veine de ses grands succès en France comme Un appartement à New York (102 000 ex) ou L'Exploitation (33 000 ex), prix Pulitzer.

   
Quand Raoul Estienne s’éteint au soir d’une vie d’industriel, ses trois petits-enfants prennent la route. Ils enterrent un vieil homme, ils enterrent leur enfance. La demeure familiale est trop grande, trop vide, trop muette pour leur père Jean-Michel qui voudrait bien s’en débarrasser. Ce serait pour eux un ultime coup dans une plaie que la société française acidifie chaque jour davantage. Nous sommes en janvier 2013, Hortense, la trentaine décidée, a fondé une start-up, Clean and co, qui cartonne. Sa soeur Lucile traîne ses talents de graphiste solitaire dans l’une des tours postmodernes de La Défense. Alexandre, lui, est poussé dans le mouvement de La Manif pour Tous.Lorsque les agitations dégénèrent, lorsque Lucile tombe amoureuse de Charles, lorsque enfin le désordre s’empare de l’existence d’Hortense, tout bascule. Un grand roman contemporain, une satire sociale où résonnent humour, tragédie et émotion.

 
1906, dans le Cantal. Marie vit auprès de ses parents dans un hameau non loin d’Aurillac. Elle est d’une rare beauté, ce qui lui vaut d’être courtisée par tous les garçons des environs. Les fils des gros fermiers voisins, chez qui ses parents travaillent comme domestiques, ne sont pas les moins pressants. Mais Marie croit au grand amour et repousse fermement ses prétendants au risque de susciter de violents ressentiments : un jour, quelqu’un l’enferme dans une grange et y met le feu. La jeune fille survit à l’incendie mais reste défigurée. Qui est le coupable ? Tout en tentant de reconstruire sa vie brisée, Marie ne renoncera jamais à le démasquer et sa vengeance sera terrible… 

 
Un secret du passé rattrape Élisabeth, la brillante héritière et directrice des porcelaines Astier, à l’occasion d’un cocktail donné en l’honneur de son aïeule. Sa vie s’apprête à voler en éclat. Mensonges, jalousies, chantages, drames familiaux, un souffle romanesque ébouriffant dans le sérail des grands porcelainiers français. En pleine fête réunissant famille, amis et partenaires commerciaux de la très prestigieuse manufacture de porcelaine Astier, une indiscrétion révèle le secret que gardait jalousement Élisabeth depuis vingt-quatre ans : son ex-mari François n’a pas simplement disparu comme elle l’a toujours prétendu, il a été jeté en prison… Pour cette quinquagénaire dynamique à l’autorité incontestée, le choc est de taille. Elle, qui a su reprendre en quelques années les rênes des affaires familiales et leur faire négocier le virage de la modernité avec succès, tout en élevant seule son fils Louis, doit affronter un nouveau défi. Car, quand arrive l’heure des révélations, elle est contrainte de promettre à Louis de retrouver la trace de son père. Quel crime François a-t-il commis ? Pourquoi n’a-t-il jamais cherché à revoir les siens ? Alors qu’Élisabeth tente d’apporter des réponses à son fils, elle va découvrir les manipulations et les mensonges dont elle n’a jamais cessé d’être la proie pendant toutes ces années.

   
« Je n’aurais pas dû regarder cette vieille série B avec Charles Bronson. À l’écran, un homme prépare un attentat dans une chambre d’hôtel minable. Longtemps, il observe par la fenêtre l’appartement qu’il fera sauter à la nuit tombée. Un quart d’heure passe sans qu’un mot soit prononcé. Ce quart d’heure a occupé les dernières années de ma vie. Cinq ans à tenter de comprendre comment cet acteur “au sourire de pierre” pouvait produire un tel silence. Pourquoi ce film m’obsède-t-il autant ? Pourquoi creuser dans la carapace d’une vedette défunte ? Un jour, j’ai lu cette phrase : Si les morts pouvaient parler, ils auraient sans doute la voix de Charles Bronson. Je commençais à comprendre : comme moi, il vivait entouré de cadavres et devait se couvrir les yeux pour dormir. Et comme chacun de nous, dès que l’écran s’éteint, l’enfant qu’il a cessé d’être a peur. »

   
« J’étais jeune et je découvrais à quel point l’Histoire qu’on maintient vivante est modulable et subjective. Le Sud-Ouest africain a été une répétition avant le grand bal. La modernité avant l’heure. Mais personne ne voulait m’écouter. » 1889. Jakob Ackermann et une vingtaine de soldats allemands débarquent dans le Sud-Ouest africain. Ils ont pour mission de créer une colonie de peuplement. Ils s’imaginent être des bâtisseurs, l’étendard de la modernité. 2004. En marge d’une journée commémorant le massacre des Hereros, un jeune métis namibien interroge son passé. Comme son pays, il est fait de contradictions, de violences. Il est l’héritier de ce qui n’aurait pas dû être. L’un pense écrire l’Histoire, l’autre la questionne. Leurs voix se répondent. Elles racontent le destin de ces hommes et de cette terre convoitée, conquise, ravagée, où le XXe siècle est peut-être né. 

« Maintenant elle sait que le bonheur est vagabond, fait de tout petits instants, provoqué, peut-être, par des inconnus. » Cécile Renan est une femme singulière. Elle est riche et spendide. Mais cette bonne fortune s’accompagne d’un frisson secret et tenace. Elle a peur de tout perdre, de se perdre, de traverser la vie tout en marchant à côté d'elle-même. Un jour, elle pousse la porte d’une épicerie iranienne à Paris. Que cherche-t-elle ? Elle l’ignore. Mais elle se lie avec le patron et sa famille délurée, fantasque, qui n'ont rien à lui refuser. Ils bouleversent la vie de Cécile et se laissent éblouir par elle. Nahal Tajadod nous plonge dans un univers loufoque, oriental, où une femme française, se faufilant entre deux mondes, part à sa propre reconquête. 

 
Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a 14 ans, il en a 17 ; c'est l'été, et il n'a rien d'autre à faire que de lui parler. Il est sûr de lui, charmant et plein d'ennui, et elle timide, idéaliste et romantique. Inévitablement, elle tombe amoureuse, et lui, semblerait-il, aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette, pour de mauvaises raisons peut-être. Et puis un drame les sépare pour de bon. Dix ans plus tard, ils se retrouvent par hasard. Tatiana s'est affirmée, elle est mûre et confiante ; Eugène s'aperçoit, maintenant, qu'il ne peut plus vivre loin d'elle. Mais est-ce qu'elle veut encore de lui ? Songe à la douceur, c'est l'histoire de ces deux histoires d'amour absolu et déphasé - l'un adolescent, l'autre jeune adulte - et de ce que dix ans, à ce moment-là d'une vie, peuvent changer. Une double histoire d'amour inspirée des deux Eugène Onéguine de Pouchkine et de Tchaïkovski - et donc écrite en vers, pour en garder la poésie.

 
C’est une histoire simple, universelle. Après huit ans d’amour, Adrian quitte A. pour une autre femme : Beaux rivages est la radiographie de cette séparation. Quels que soient notre âge, notre sexe, notre origine sociale, nous sommes tous égaux devant un grand chagrin d’amour. Les larmes rassemblent davantage que les baisers. J’ai écrit Beaux rivages pour tous les quittés du monde. Pour ceux qui ont perdu la foi en perdant leur bonheur. Pour ceux qui pensent qu’ils ne sauront plus vivre sans l’autre et qu’ils ne sauront plus aimer. Pour comprendre pourquoi une rupture nous laisse si désarmés. Et pour rappeler que l’amour triomphera toujours. En cela, c’est un roman de résistance.

« L’histoire que vous m’avez demandé de vous raconter ne commence pas avec la mort, d’une hideur déplorable, de Lloyd. Elle commence par une journée d’août, il y a bien longtemps, quand j’avais neuf ans, que le soleil brûlait mon visage couvert de cloques et que mon père et ma mère me vendaient à un homme étrange. » Enfermée dans le couloir de la mort, pour un crime qu'elle n'a pas commis, Memory se souvient : son enfance joyeuse dans le township près d'Harare, où la nuit les sorcières mangent les enfants. Son attachement pour cet homme blanc, mystérieux et érudit, qui lui a donné une éducation et l'amour des livres... Désormais, Memory partage ses interminables journées avec Verity et Jimmy, l'arnaqueuse et la prostituée. Entre rire et émotion, le passé resurgit et éclaire son improbable destin. D'une écriture étincelante, mélodique, ce roman plonge le lecteur dans un monde de mystères, de dérisions et d'énergie vitale.

   
Charles vient d'intégrer un internat pour "gosses de riches" perdu au cœur des montagnes suisses. Avec Touk-E. son coloc, ils font les quatres cents coups pour tuer le temps... Jusqu'à l'arrivée de Selma. Cette fille mystérieuse, solaire, solitaire... et fille d'un célèbre trafiquant de drogue. 

 
Enfant, Helen rêvait d'être fauconnier. Elle nourrit des années durant son rêve par la lecture. Devenue adulte, elle va avoir l'occasion de le réaliser. De manière brutale et inattendue, son père, journaliste qui a marqué profondément sa vision du monde, s'effondre un matin dans la rue. Terrassée par le chagrin, passant par toutes les phases du deuil, le déni, la colère, la tristesse, Helen va entreprendre un long voyage physique et métaphysique. Elle va acheter pour huit cents livres un autour de huit semaines, le plus sauvage de son espèce, Mabel. Réputé impossible à apprivoiser. Elle va s'isoler du monde, de la ville, des hommes. Et emprunter un chemin étonnant. Apprivoiser le temps. La patience. Se reconnecter à son corps ; aiguiser ses sens. Se donner complètement. Retrouver ce lien viscéral, inscrit en chacun de nous, à la nature. Se retrouver. Voire se trouver. Enfin. M pour Mabel est tout cela et bien plus encore. Il transcende tous les genres, les frontières, les individualités. Et résonnera en vous longtemps.

   
Que se passe-t-il lorsque plus rien ne se passe ? Quand l'inspecteur Simon Urqhart se réveille pour aller travailler ce matin du 9 Juillet, il ne sait pas encore qu'il va vivre la journée la plus incroyable de sa vie, et du pays entier. Pourtant, rapidement, tous commencent à comprendre ce qui se passe – ou plutôt ce qui ne se passe pas. Plus aucun crime, plus de violence, plus de suicides, plus de crises cardiaques, de viols, de meurtres, d'accidents de voiture, d'agressions. Plus aucun événement dramatique venant détruire des vies entières, plus aucune sirène d'ambulance hurlant dans la rue, plus d'appels dans les commissariats – hormis ceux de la population exigeant de savoir ce qui a bien pu se passer – et les urgences des hôpitaux restent vides. À travers le destin de plusieurs personnages dans des situations habituellement critiques mais qui s'arrangent de manière prodigieuse, La Trêve nous fait vivre 24 heures dans la vie d'un pays transformé en... Miracle ? Conspiration mondiale ? Terrain de jeu extra-terrestre ? Comme tous les millions de gens qui n'en reviennent pas, Simon et sa petite amie journaliste Mandy essaient de trouver un sens à cette situation extraordinaire. La foule enthousiaste danse dans les rues, s'embrassent et hurle « Trêve éternelle ! » pourtant Simon et Mandy sont hantés par une question : la Trêve va-t-elle durer ? Et si oui.... jusqu'à quand ? 

 
Il en faut peu pour détruire une vie. Un mensonge, une maladie, un accident… En une nuit, un incendie a tout enlevé à June : sa fille Lolly, qui allait se marier le lendemain ; Will, son futur gendre ; Luke, son petit ami, et Adam, son ex-mari. Unique survivante et réduite à l'errance, elle traverse le pays en voiture, abandonnant la petite ville du Connecticut où a eu lieu la catastrophe, à la recherche de ce qui la lie encore à Lolly, avec qui ses relations étaient difficiles. La voix des habitants, touchés eux aussi par le drame, émerge peu à peu. Il y a Lydia, la mère de Luke, mise au ban de la société en raison d’un scandale passé, il y a Silas, un adolescent qui aime tirer sur son bang de temps en temps, et ce d’autant plus qu’il est le détenteur d’un secret qu’il aimerait oublier. Il y a aussi les commères de la ville, qui voient en Luke un coupable idéal, car ce jeune Noir, de vingt ans le cadet de June, a déjà été incriminé pour une affaire de drogue. Autant de voix, de délicates interférences, qui témoignent de cette tragédie et en explicitent peu à peu les causes. Bill Clegg dresse une galerie de portraits subtile et émouvante, dans un roman à la narration complexe qui est avant tout une ode à la famille –celle que l’on a, celle que l’on crée – si imparfaite et fracturée soit-elle. La réflexion qui sous-tend Et toi, tu as eu une famille? est poignante – comment supporter l’insupportable, comment se remettre d’une telle épreuve? – et se voit transcendée par l’espoir, la bonté et le pardon. 

 
Un premier roman qui conte l'histoire d'un deuil impossible. Le tête-à-tête d'un homme avec une forêt et les secrets de sa famille. Marié à une jolie rousse, père d'une petite fille, Albert vit paisiblement au bout du RER parisien. Un jour qu'il traîne au lit avec sa femme, il laisse le téléphone sonner. Le répondeur se déclenche : sa mère est morte. Démuni, Albert décide de faire le point et s'enferme seul avec l'urne maternelle dans la propriété familiale de Mayenne, une grande maison cerclée de plusieurs hectares de bois. Une idée l'obsède : trouver une chanson pour la cérémonie funèbre – une chanson qui dira à tous, et mieux que n'importe quel discours, qui était cette femme sensible et indépendante. Mais une nuit, il est réveillé par des bruits étranges. Dans l'aile ancienne du bâtiment, les murs chantent... Les échos font revenir le passé. Et puis, il y a cette légende familiale qui dit qu'un ermite erre dans la forêt. Commence alors la lente remontée des souvenirs, et avec elle, celle des secrets d'une mère que seul un fils pouvait entendre.

   
Aaliya Saleh, 72 ans, les cheveux bleus, est inclassable. Mariée à 16 ans à « un insecte impuissant », elle a été répudiée au bout de quatre ans. Pas de mari, pas d'enfant, pas de religion... Non conventionnelle et un brin obsessionnelle, elle a toujours lutté à sa manière contre le carcan imposé par la société libanaise. Une seule passion l'anime: la littérature. Elle a en effet pour les mots un désir inextinguible. À tel point que, chaque année, le 1er janvier, elle commence à traduire en arabe l'un de ses romans préférés. Un travail ambitieux qui finit toujours par échouer dans un tiroir. Car les quelque trente-sept livres traduits par Aaliya au cours de sa vie n'ont jamais été lus par qui que ce soit. Ce portrait d'une femme solitaire en pleine crise existentielle oscille sans cesse entre passé et présent dans un Beyrouth en constante mutation. Tandis qu'elle essaye de maîtriser son corps vieillissant et la spontanéité de ses émotions, Aaliya doit faire face à une catastrophe inimaginable qui menace de faire voler sa vie en éclats. Son ton mordant ne nous laisse pas indemne. Rabih Alameddine nous livre un roman bouleversant qui célèbre la vie singulière d'une discrète obsessionnelle et révèle la beauté et l'horreur de Beyrouth. Les Vies de papier est une déclaration d'amour à la littérature et à la façon dont elle peut nous définir. 

 
Antonio marche dans la nuit, dans le froid, vers l'Espagne, vers sa vie d'homme. Ludo, lui, dans son rêve d'enfant, cherche un âne, cherche une vie. Ensemble, ils suivront un moment le même chemin. 

 
Une lecture captivante et bien rythmée qui vous réchauffera le cœur. » Kirkus « L’histoire émouvante d’un bonheur retrouvé au-delà du deuil et de la culpabilité. » Booklist Dix ans après la mort de son mari, alors qu’elle s’apprête à épouser un autre homme, Kate est troublée par des songes étonnamment réalistes. Dans ces rêves, Patrick et elle mènent une vie heureuse, comme si l’accident n’avait jamais eu lieu. Essaie-t-il de lui parler par-delà la mort ou Kate a-t-elle simplement peur d’être heureuse avec un autre ?

 
Dans un lieu indéfini, antichambre du néant, quatre personnages liés par leur décès simultané se retrouvent et revisitent leur vie. Il y a Harrison, l’homme blanc qui a hérité de la réserve africaine de son père, Juma le jeune albinos persécuté et recueilli par Harrison, N’Dilo l’ami d’enfance de Harrison devenu le bras droit d’un chef de guerre et contrebandier sanguinaire, et Pearl une éléphante très attachée à Harrison depuis qu’il a sauvé un de ses petits. La tragédie qui les tient là tous ensemble va peu à peu se dévoiler, nourrie des massacres des éléphants, de la mort de la femme de Harrison, du trafic de l’ivoire, de celui des albinos et de la manne guerrière qu’ils représentent. Par des descriptions précises, singulières, impitoyables, Estelle Nollet scrute la brutalité des rapports de force, la violence sans manichéisme, la beauté des émotions qu’elles soient humaines ou animales, elle sait rendre le rythme du monde, ses ravissements comme sa cruauté. Ce troisième roman est une vision à la fois majestueuse et implacable de notre humanité, l’Afrique qu’elle évoque étant tout à la fois le berceau et le fantasme d’un monde édénique et le lieu symbolique et réel de toutes les atrocités. Quand j’étais vivant est aussi un roman dénonçant la mainmise des bracos sur des pays entiers, et leur responsabilité dans nombre de guerres civiles.

1 commentaire:

  1. Merci pour ce billet. Beaucoup de blogueurs évoquent Songe à la douceur depuis plusieurs semaines, mais en lire le résumé donne extrêmement envie de le lire. Et Les Vies de papier m'attire beaucoup aussi. Hâte d'en lire tes chroniques :)

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