Auteur: Delphine Bertholon
Genre: Contemporain
Nombre de pages: 355
Date de sortie: 04/02/2015
Prix support papier: 19€00
Prix format numérique: 13€99
ISBN: 9782709646611
Editions: JC Lattès
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Synopsis:
Clémence vient d’avoir quinze ans, de terminer le collège. Un nouveau cycle s’ouvre à elle, lorsqu’elle est agressée, en plein jour et en pleine rue, par un inconnu armé d’un couteau. Ce traumatisme inaugural - même si elle n’en a pas encore conscience - va contaminer toute son existence. En effet, l’adolescente réalise qu’elle perd progressivement le sens du toucher...
À trente ans, Clémence, toujours insensible, est une célibataire endurcie, solitaire et sauvage. Après avoir été maquilleuse de cinéma, la jeune femme se retrouve employée de la « Clinique », une usine d’un genre particulier. En effet, la Clinique fabrique des poupées… mais des poupées grandeur nature, hyper-réalistes, destinées au plaisir – ou au salut – d’hommes esseulés.
Le roman déroule en alternance l’histoire de Clémence adolescente, hantée par cette agression dont elle n’a jamais osé parler à sa famille, et le récit de Clémence adulte, assumant tant bien que mal les conséquences, physiques et psychologiques, de son passé.
Mais la vie, comme toujours, est pleine de surprises.
Mon avis:
Je remercie chaleureusement les Éditions JC Lattès pour cette excellente lecture !
Ma notation:
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Informations:
Ce roman contient 3 parties et plusieurs chapitres assez courts.
Mes ressentis:
Il y a des bouquins avec lesquels nous sommes attirés comme des aimants et ça a été le cas avec Les corps inutiles de Delphine Bertholon. Pourquoi ? Je ne sais pas. La couverture est discrète, pas très tape à l’œil, le titre n'est pas engageant et pourtant mon sixième sens me poussait à lire ce roman et je l'en remercie parce qu'il ne m'a pas trompée.
J'ai été submergée par ce livre, "submergée", c'est exactement le mot qui convient. Submergée par ma lecture, submergée par les sentiments, submergée par les émotions... c'est un livre qui transmet beaucoup et qui nous fait, après notre lecture, nous sentir plus grands, plus forts.
Impossible de ne pas rentrer dans l'histoire dès les premières lignes. L'héroïne Clémence, 15 ans, est seule dans la rue, elle s'apprête à rejoindre ses amis à une soirée, mais va trouver sur son chemin l'impensable, la peur de tous : l’agressivité d'un homme. Clémence échappe de peu à un viol, mais le traumatisme est là et le silence est destructeur.
Comment grandir après une agression, comment se construire, comment avoir confiance en l'être humain lorsqu'une barrière est présente -la barrière de la parole, celle qui délivre- entre la victime et son entourage ? À quinze ans, on est si fragile...
Le récit nous balade entre l'adolescence de Clémence et sa vie de femme. Nous la retrouvons à trente ans, travaillant dans une entreprise qui fabrique des poupées sexuelles, elle leur donne vie, met de la couleur sur leurs visages, de la couleur qu'elle n'a pas dans le cœur.
Clémence a besoin que l'homme qui l'a agressée se retrouve derrière les barreaux, qu'il soit puni de ses actes et tant qu'il sera libre, c'est elle qui sera emprisonnée. Et puis Clémence c'est aussi un petit bout de femme de quinze, seize ans qui ne peut compter sur la discrétion de sa maman et sur la compassion et l'écoute de ses amis. Les chapitres alternent entre l'ado et la femme tout aussi mystérieuse et indéchiffrable dans toutes les étapes de sa vie.
Un roman psychologique parfaitement maîtrisé par Delphine Bertholon.
J'ai grandement apprécié cette lecture si juste, cette héroïne complexe mais attachante, cette histoire qui prend aux tripes. J'ai refermé mon livre avec un sentiment d'empathie pour toutes les personnes qui ont vécu un drame similaire et qui vivent avec ce souvenir chaque jour.
Un roman qui mène donc à la réflexion et c'est ça qui est bon !
Extrêmement bien écrit, prenant et vivant, Les corps inutiles est un roman que je vous invite à découvrir, l'histoire de Clémence ne peut pas vous laisser indifférents.
Il y a des bouquins avec lesquels nous sommes attirés comme des aimants et ça a été le cas avec Les corps inutiles de Delphine Bertholon. Pourquoi ? Je ne sais pas. La couverture est discrète, pas très tape à l’œil, le titre n'est pas engageant et pourtant mon sixième sens me poussait à lire ce roman et je l'en remercie parce qu'il ne m'a pas trompée.
J'ai été submergée par ce livre, "submergée", c'est exactement le mot qui convient. Submergée par ma lecture, submergée par les sentiments, submergée par les émotions... c'est un livre qui transmet beaucoup et qui nous fait, après notre lecture, nous sentir plus grands, plus forts.
Impossible de ne pas rentrer dans l'histoire dès les premières lignes. L'héroïne Clémence, 15 ans, est seule dans la rue, elle s'apprête à rejoindre ses amis à une soirée, mais va trouver sur son chemin l'impensable, la peur de tous : l’agressivité d'un homme. Clémence échappe de peu à un viol, mais le traumatisme est là et le silence est destructeur.
Comment grandir après une agression, comment se construire, comment avoir confiance en l'être humain lorsqu'une barrière est présente -la barrière de la parole, celle qui délivre- entre la victime et son entourage ? À quinze ans, on est si fragile...
Le récit nous balade entre l'adolescence de Clémence et sa vie de femme. Nous la retrouvons à trente ans, travaillant dans une entreprise qui fabrique des poupées sexuelles, elle leur donne vie, met de la couleur sur leurs visages, de la couleur qu'elle n'a pas dans le cœur.
Clémence a besoin que l'homme qui l'a agressée se retrouve derrière les barreaux, qu'il soit puni de ses actes et tant qu'il sera libre, c'est elle qui sera emprisonnée. Et puis Clémence c'est aussi un petit bout de femme de quinze, seize ans qui ne peut compter sur la discrétion de sa maman et sur la compassion et l'écoute de ses amis. Les chapitres alternent entre l'ado et la femme tout aussi mystérieuse et indéchiffrable dans toutes les étapes de sa vie.
Un roman psychologique parfaitement maîtrisé par Delphine Bertholon.
J'ai grandement apprécié cette lecture si juste, cette héroïne complexe mais attachante, cette histoire qui prend aux tripes. J'ai refermé mon livre avec un sentiment d'empathie pour toutes les personnes qui ont vécu un drame similaire et qui vivent avec ce souvenir chaque jour.
Un roman qui mène donc à la réflexion et c'est ça qui est bon !
Extrêmement bien écrit, prenant et vivant, Les corps inutiles est un roman que je vous invite à découvrir, l'histoire de Clémence ne peut pas vous laisser indifférents.
Les premières lignes:
-Quinze ans-
Elle souriait, sifflotait même, peut-être - une chanson entendue à la radio juste avant de partir, de quitter la maison, heureuse de s'en aller, comme une grande : elle avait rarement le droit de sortir le soir, c'était exceptionnel. Mais il faisait jour encore, l'air était tiède et l'école finie. Dans deux mois, évidemment, on en reparlerait (le lycée, le changement), mais pour l'heure, c'était belle et bien terminé. Précisément, elle allait fêter cela, chez Amélie, qui avait une grande maison et des parents absents, artistes voyageurs - mais chut, c'était secret, un secret bien gardé.
Elle marchait, portait un jean, un 501 brut comme toutes les filles de son âge, de cette époque, de cette ville. Une blouse en coton lâche, verte probablement - elle adorait le vert. Des ballerines, ou des nu-pieds; pas de talons, sûr et certain. Elle était petite - de petite taille - mais sa mère la trouvait trop jeune pour porter des talons, les talons étaient des accessoires de femme, d'adulte, aguicheurs et bruyants. Tout de même, elle s'était maquillée, en douce dans l’ascenseur (pas beaucoup, juste un nuage de blush et une pointe de noir sur les cils trop pâles), et elle marchait heureuse dans la ruelle déserte, libre et insouciante - elle trottait. La rue portait un nom d'oiseau. Elle la connaissait bien, mille fois empruntée, à deux pas de chez elle, à deux pas du collège, petite rue bien tranquille.
Sur l'instant, elle n'a pas compris.
Il fallut à son cerveau un temps d'adaptation - une fraction de seconde, sans doute, mais l'adaptation sembla durer mille ans.
-Ne bouge pas, ne crie pas. Ou je te crève.
Elle souriait, sifflotait même, peut-être - une chanson entendue à la radio juste avant de partir, de quitter la maison, heureuse de s'en aller, comme une grande : elle avait rarement le droit de sortir le soir, c'était exceptionnel. Mais il faisait jour encore, l'air était tiède et l'école finie. Dans deux mois, évidemment, on en reparlerait (le lycée, le changement), mais pour l'heure, c'était belle et bien terminé. Précisément, elle allait fêter cela, chez Amélie, qui avait une grande maison et des parents absents, artistes voyageurs - mais chut, c'était secret, un secret bien gardé.
Elle marchait, portait un jean, un 501 brut comme toutes les filles de son âge, de cette époque, de cette ville. Une blouse en coton lâche, verte probablement - elle adorait le vert. Des ballerines, ou des nu-pieds; pas de talons, sûr et certain. Elle était petite - de petite taille - mais sa mère la trouvait trop jeune pour porter des talons, les talons étaient des accessoires de femme, d'adulte, aguicheurs et bruyants. Tout de même, elle s'était maquillée, en douce dans l’ascenseur (pas beaucoup, juste un nuage de blush et une pointe de noir sur les cils trop pâles), et elle marchait heureuse dans la ruelle déserte, libre et insouciante - elle trottait. La rue portait un nom d'oiseau. Elle la connaissait bien, mille fois empruntée, à deux pas de chez elle, à deux pas du collège, petite rue bien tranquille.
Sur l'instant, elle n'a pas compris.
Il fallut à son cerveau un temps d'adaptation - une fraction de seconde, sans doute, mais l'adaptation sembla durer mille ans.
-Ne bouge pas, ne crie pas. Ou je te crève.
Parlons de l'auteur:
Delphine Bertholon est l’auteur de Twist, L’Effet Larsen, du très remarqué Grâce et, plus récemment, du Soleil à mes pieds, tous parus chez Lattès.
Bibliographie:
♦Cabine Commune
♦Grâce
♦L'effet Larsen
♦Le soleil à mes pieds
♦Les corps inutiles
♦Twist
Quelques liens indispensables:
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