18 mars 2016

Nature morte aux miettes de pain (♥♥) écrit par Anna Quindlen - Éditions Belfond

Titre: Nature morte aux miettes de pain
Auteur: Anna Quindlen
Genre: Contemporain
Nombre de pages: 288
Date de sortie: 03/03/2016
Prix support papier: 20€50
Prix format numérique: /
ISBN: 978-2714459374
Editions: Belfond
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Synopsis:
À force de contempler le monde à travers l'objectif de son appareil photo, Rebecca, célèbre artiste new-yorkaise, porte un regard désabusé sur les gens qui l'entourent, sur elle-même. Et si pour changer de perspective, il suffisait de lever la tête, d'ouvrir son coeur ? Mais à soixante ans, comment trouver le courage de changer de vie ? Un roman élégant, optimiste et plein de charme.
Quitter New York : l'idée n'emballe pas Rebecca Winter, mais la photographe n'a plus le choix. Une carrière au point mort, des parents malades, un fils dont elle assume chaque déboire : Rebecca doit partir à la campagne, essayer de faire des économies en attendant de renouer avec le succès rencontré trente ans plus tôt, avec sa célèbre photo, Nature morte aux miettes de pain.
Seule dans ce cottage, plus proche de la cabane de jardin que d'une vraie maison, Rebecca panique : un raton laveur dans le grenier, ce toit qui prend l'eau ? Pourra-t-elle jamais survivre en province ?
Mais bientôt, la farouche Rebecca se découvre de nouveaux amis : Sarah, la bavarde et sympathique pâtissière ; Jim, le charpentier ornithologue, qu'elle assiste dans ses observations de rapaces. Un homme de quarante ans, très secret, doté d'un magnétisme formidable auquel Rebecca n'est pas insensible. Et au contact de cette nature splendide, l'inspiration ne tarde pas à refaire surface...
Et si à soixante ans, Rebecca pouvait encore se faire surprendre par la vie ? Et s'il ne tenait qu'à elle de lever la tête de son objectif, de sortir de cette Nature morte qui la retient prisonnière, d'oser s'ouvrir à nouveau à la vie ?



Mon avis:
Je remercie les Éditions Belfond pour cette lecture.
Belfond

Ma notation:

Informations:
Ce roman contient des chapitres non numérotés assez courts. La lecture est facile, la plume de l'auteur fluide mais l'histoire manque de vivacité.

Mes ressentis:
Nature morte aux miettes de pain, un bien joli titre pour un roman, il est assez mystérieux et laisse présager un bon moment de lecture. Sa couverture est tout aussi belle : ce petit bouquet de fleurs, cet appareil photo, les couleurs... C'est soft, beau et ça donne envie de se plonger dans ce livre. Le résumé n'est pas en reste, en fait, tout est réuni pour qu'un amoureux des livres soit interpellé par cet ouvrage. En tout cas, si je l'avais découvert en librairie, c'est sûr que je l'aurais adopté tout de suite et pourtant...
Pourtant, la magie n'a pas opéré avec moi, peut-être mettais-je fait une idée trop précise de ce livre et qu'il n'a tout simplement pas répondu à mes attentes. En fait, au premier coup d’œil, il m'a tout de suite fait penser aux livres de Caroline Vermalle qui sont édités, eux aussi, aux Éditions Belfond. Les titres énigmatiques et poétiques, les couvertures simples mais efficaces, les résumés qui donnent envie de lire, tout ceci fait partie de la recette du bonheur que nous offre Caroline dans chacun de ses livres. Je partais donc assez confiante, parce que j'étais certaine de retrouver la même chose dans ce bouquin. Un pressentiment qui n'a malheureusement pas été bon.
C'est un roman qui se lit relativement bien, la plume de l'auteure Anna Quindlen est agréable et appréciable, même s'il m'a clairement manqué cette touche de poésie que j'aime particulièrement trouver dans les livres que je lis.
L'histoire se développe tranquillement -peut-être même trop doucement- et devient assez rapidement ennuyeuse. L’héroïne n'est pas spécialement attachante et son passé n'est pas suffisamment passionnant pour happer le lecteur dès les premières lignes. On a envie, comme dans chacune de nos lectures, que quelque chose de positif lui arrive et ça arrive et justement, ça manque de surprises, de punch, l'ensemble est trop linéaire et prévisible. De plus, ce récit est écrit à la troisième personne du singulier, c'est assez particulier, car cela crée avec le lecteur une distance qu'il ne devrait pas y avoir avec les protagonistes d'un livre. C'est beaucoup plus difficile de s'attacher à eux, de s'identifier et de les aimer lorsqu'on ne se sent pas directement concerné.
Vous l'aurez compris, je n'ai pas particulièrement apprécié cette lecture. Elle n'est pas mauvaise, mais je l'ai trouvée trop fade pour vous en faire des éloges. Le visuel était prometteur et j'aurais aimé retrouver toutes ces promesses dans le contenu, c'est dommage que ce ne soit pas le cas.

Extrait:
Peu après 2 heures du matin, Rebecca Winter fut réveillée par le bruit d'un coup de feu et se redressa dans son lit.
À vrai dire, elle n'avait aucune idée de l'heure. Lors de son emménagement dans le petit cottage délabré niché à flanc de montagne, elle avait rapidement dû se faire à l'idée que le sol au milieu de la cuisine montrait une élasticité préoccupante, que l'une des marches menant à l'arrière-cour se détachait, et que la chambre ne possédait aucune prise électrique. Son vieux réveil à la main, avec son câble inutile, elle avait tourné sur elle-même, comme si quelques rotations et imprécations allaient miraculeusement faire apparaître une prise. À l'image de ce réveil, beaucoup de choses dans la vie actuelle de Rebecca n'étaient ni récentes ni utiles.
Par la suite, elle se demanderait pourquoi elle n'avait jamais eu l'idée d'acheter un de ces réveils digitaux à piles qui brillent dans le noir, comme celui qu'on trouvait pour une bouchée de pain chez Walmart, à côté de l'autoroute, à une demi-heure au nord de la ville.
Mais ça, ce serait plus tard.
Quant au coup de feu, Rebecca ignorait totalement à quoi cela pouvait bien ressembler. Elle avait passé la plus grande partie de son enfance à New York, dans l'ouest de Manhattan, et ses vacances sur les rivages de Long Island ou, occasionnellement, en Provence ou en Toscane. C'étaient les endroits que l'on fréquentait dans son milieu, dont les membres s'extasiaient devant la beauté de ces villégiatures, leurs plages magnifiques et la splendeur de leurs vignobles. Ils disaient «Merveilleux !» en tournant le mot dans leur bouche, exactement comme Peter, son mari, quand il goûtait du vin en se prétendant connaisseur alors qu'en réalité il en était loin ; parfois même, il renvoyait la bouteille juste pour le principe.
Pour sa famille, ces voyages n'avaient rien eu de merveilleux. (Enfant, elle considérait d'ailleurs que «famille» était un bien grand mot pour une cellule composée d'un père, d'une mère et d'une fille unique.) Ses parents nourrissaient une profonde méfiance envers tout ce qui s'apparentait à ce qu'on appelle la «nature». Sa mère, avec sa phobie pathologique des insectes, ne cessait de convoquer le gardien pour qu'il la débarrasse d'une araignée ou d'une abeille égarée et récalcitrante. Son père, lui, souffrait de diverses allergies au pollen et, de mars à octobre, s'équipait d'un large mouchoir blanc comme pour parlementer avec ses sinus.
Bien entendu, il leur parvenait parfois un bruit depuis Central Park ou Riverside Drive ou Broadway. Quelqu'un demandait alors : «C'était un coup de feu ?» À l'époque où Rebecca avait quitté l'université, cela était devenu plus fréquent, et les gens s'accordaient pour dire que la ville était devenue dangereuse, sale et invivable. Comme il était pour eux exclu de vivre ailleurs, les coups de feu devenaient pétarade ou bris de bouteille, éventuellement claquements de porte dans les sous-sols de l'immeuble où l'on entreposait les ordures.
Ce qu'ils étaient en réalité.

Parlons de l'auteur:
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Anna Quindlen est une célèbre journaliste américaine, récompensée par le prix Pulitzer en 1992 pour ses chroniques dans le New York Times. Elle est également l'auteur de sept romans, dont Noir comme l'amour (Belfond, 1999) et L'enfant sourira peut-être (Belfond, 2004). Nature morte aux miettes de pain est son troisième ouvrage à paraître chez Belfond.

Bibliographie:
♦Contre cœur
♦L'enfant sourira peut-être
♦Nature morte aux miettes de pain
♦Noir comme l'amour
♦Tous sans exception

Quelques liens indispensables:
Site des Editions Belfond
Page Facebook des Editions Belfond
Page Twitter des Editions Belfond
Et aussi sur You Tube
Toutes mes chroniques pour les Ed. Belfond sont à retrouver ICI

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