6 nov. 2015

Le caveau de famille (♥♥♥) écrit par Katarina Mazetti - Éditions Actes Sud (Babel)

Titre: Le caveau de famille
Auteur: Katarina Mazetti
Genre: Contemporain
Nombre de pages: 272
Date de sortie: 06/10/2012
Prix support papier: 8€00
Prix format numérique: 7€99
ISBN: 978-2330013011
Editions: Actes Sud (Babel)
Acheter Le Caveau de famille - Papier
Acheter Le caveau de famille - Numérique

Synopsis:
Désirée la bibliothécaire et Benny le paysan se sont rencontrés dans Le Mec de la tombe d'à côté. Elle dévore les livres comme les produits bio, lui élève des vaches et n'imagine pas qu'on puisse lire "de son plein gré". Leur histoire d'amour n'est donc pas simple, mais ils s'accordent trois essais pour avoir un enfant ensemble. Si ça ne marche pas, c'est terminé pour toujours. Sinon... La suite du best-seller bourré d'humour de Katarina Mazetti.


Mon avis:
Une excellente suite. Je me suis régalée !

Ma notation:

Vous l'avez lu ? Notez-le:



Informations:
Ce roman contient 51 chapitres répartis en sept parties.

Mes ressentis:
J'ai aimé Le mec de la tombe d'à côté au point d'enchaîner directement avec Le caveau de famille, je ne voulais pas rester sur cette fin frustrante et j'avais envie de retrouver les protagonistes et leur exceptionnelle histoire d'amour. Si le premier tome était atypique, le second est exactement dans la même lignée. Nous retrouvons les mêmes personnages et cette fois-ci, Désirée à une proposition bien particulière à faire à Benny : elle veut un enfant et souhaite que ce soit lui le père de son bébé, et ce, malgré leur séparation.
Ce que n'avait pas pensé Désirée, c'est que refaire l'amour avec Benny allait rouvrir en elle des douleurs et un manque de lui très fort.
Quant à Benny, lui qui avait refait sa vie, il ne s'imaginait pas qu'en acceptant cette drôle de proposition, sa vie sentimentale exploserait en mille morceaux.
J'ai adoré cette suite aussi originale que le premier tome, les personnages sont toujours aussi drôles et attachants sauf Benny que je n'aime décidément pas. Encore plus pénible dans ses retranchements que dans Le mec de la tombe d'à côté, il reste entêté sur la place que doit avoir Désirée dans la maison et c'est encore pire maintenant qu'ils ont des enfants ensemble.
Tout le reste est vraiment plaisant et je me suis régalée. Il y a certains passages émouvants surtout lorsque les enfants sont concernés, il y a aussi des passages cocasses, d'autres hilarants. De nombreux rebondissements ont lieu et je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. La plume de K. Mazetti est fidèle au premier tome et j'ai aussi aimé cela, si tous ses romans pouvaient être ainsi...

En bref, moi qui étais réticente à me lancer dans un nouveau livre de Katarina Mazetti suite à la lecture de Ma vie de pingouin, eh bien je dois dire que je suis réconciliée avec l'auteure. Peut-être me lancerai-je une nouvelle fois dans l'un de ses romans prochainement ?
D'ailleurs, si vous avez un titre à me conseiller, n'hésitez pas !







Extrait:
1 – Benny
La première nuit, en quittant l’appartement de Désirée je me suis cassé la figure dans l’escalier, et je pense que c’était tant mieux. J’ai glissé sur plusieurs marches, me suis rattrapé avec le coude contre la cage d’ascenseur – aïe, saloperie ! – et me suis retrouvé sur un genou, la jambe formant un angle bizarre, j’ai même eu l’impression d’entendre un craquement. Un vieux en peignoir a ouvert sa porte et jeté un coup d’œil soupçonneux sur le palier et il m’a vu là, à genoux. Ça me faisait un mal de chien, je me suis mordu la lèvre pour ne pas crier, mais j’ai malgré tout voulu le rassurer. Pour lui faire comprendre que je n’étais pas une menace pour l’ordre public, je me suis incliné avec dignité devant lui. Benny, le Blaireau National. Il a claqué la porte, et je l’ai entendu tourner des clés et mettre des chaînes de sécurité. Il a peut-être cru que j’étais membre d’une secte bizarroïde, une sorte de Témoin de Jéhovah forcené qui faisait ses dévotions dans la cage d’escalier avant d’essayer d’enrôler des disciples. Seigneur Dieu ! Avez-vous déjà essayé de conduire avec une jambe raide et tendue et l’autre qui s’occupe de toutes les pédales à la fois, embrayage, accélérateur et frein ? Ma voiture avançait par bonds comme un lièvre dans un champ de patates. Mais c’était tant mieux, donc. Parce que tout le lendemain, ma jambe m’a empêché de penser à autre chose, tellement elle me faisait mal. Si j’avais essayé, je crois que les connexions possibles auraient immédiatement provoqué un court-circuit dans mon cerveau. Désirée, encore. Tous les vieux sentiments qui me labouraient les entrailles. Anita. Elle dormait, heureusement, quand je suis rentré et encore au matin quand je me suis rendu à l’étable en boitillant sur ma jambe raide. J’ai été jusqu’à éviter de regarder ses pelotes de laine et ses aiguilles à tricoter sur la banquette de la cuisine pendant que je sirotais un Nes avec de l’eau chaude du robinet, sur le qui-vive pour me sauver rapidement et ne pas avoir à croiser son regard. Et ensuite la traite, la jambe tendue. Mon genou était tout chaud et gros comme un ballon de hand, je sentais le sang puiser. J’ai fini par dégoter le botte-cul, l’espèce de pied unique à ressort qu’on attache autour de la taille. Ça faisait un bail que je ne l’avais pas utilisé, je n’ai pas trouvé le bon équilibre et je me suis vautré dans la rigole à purin et cogné le coude à nouveau, celui qui me faisait déjà mal. Étalé là dans la merde, je me suis bidonné en me disant que je l’avais bien cherché, gougnafïer de mes deux. Et j’ai pensé que j’allais faire rire Désirée en le lui racontant. J’avais presque honte d’être heureux à ce point-là.
Sauf que je n’ai pas pu raconter grand-chose. Le moment n’était pas vraiment propice au bavardage et aux histoires drôles. Pour commencer, rien que le fait d’y retourner le soir ne m’a pas spécialement fait bomber le torse. J’ai dû mentir à Anita qui avait préparé des isterband[1] avec des pommes de terre à l’aneth pour le dîner, mon plat préféré. J’ai remarqué le catalogue de Guldjynd sur la banquette, ouvert à la page des alliances, ma tête à couper que ce n’était pas un hasard, mais j’ai fait comme si je ne l’avais pas vu. Il m’a semblé qu’elle me regardait avec insistance, et j’ai pondu une fable comme quoi j’avais trébuché dans le grenier à foin et m’étais éclaté le genou, j’en ai rajouté pour me faire plaindre. Le gougnafïer qui cherche à se faire consoler après un faux pas. Mais ça fonctionne toujours, l’infirmière en elle a pris le dessus et elle a examiné mon genou d’un air professionnel, a fait un bandage de soutien en déclarant que ce n’était qu’une petite entorse de rien du tout. D’une voix étranglée j’ai marmonné que Berggren dans le village à côté avait besoin d’aide pour remplir un formulaire de l’UE, puis j’ai clopiné jusqu’à la voiture. J’ai pris la direction de la ville sur les chapeaux de roues, ce n’est qu’au bout d’un moment que je me suis rappelé que Berggren habitait de l’autre côté. Si Anita avait jeté un regard par la fenêtre quand je partais, je n’aurais pas échappé à un interrogatoire en rentrant. Je m’en fichais – l’important était que je parte, car j’étais un homme avec une Mission. Que diable, un superhéros ! Qui se pointerait avec ses pouvoirs magiques pour faire un enfant à une petite crevette ! Il ne manquait que la cape et le juste-au-corps. Et un logo sur la poitrine… Un spermatozoïde géant, peut-être ? Je me suis demandé si je ne devais pas me sentir exploité. N’était-ce pas un abus sexuel, attraper un ancien amant et se servir de lui parce qu’on s’était mis dans le crâne d’avoir un mouflet ? Ne devrais-je pas plutôt redresser la nuque et rétorquer qu’elle n’avait qu’à ouvrir un compte dans une banque de sperme ? Bah, je savais très bien que ceci était quelque chose que je ne pourrais pas m’empêcher d’accomplir, même si je devais sauter à cloche-pied jusqu’en ville avec ma patte folle. Et l’engouement pour les enfants n’était pas juste une nouvelle tocade pour Désirée. La seule chose qui me retenait de chanter Hosanna à tue-tête dans la voiture était un soupçon irritant que c’était précisément les petits gaillards à queue qu’elle guignait, pas moi personnellement. J’avais naturellement enfoui tous mes doutes dans un puits en bloquant bien le couvercle avec un serre-joint. Peut-être que je n’aurais même pas à expliquer quoi que ce soit à Anita ? Sait-on jamais, j’avais peut-être été exposé à de la kryptonite verte qui aurait fait faner tous mes spermatozoïdes ? Ou manipulé du Roundup et autres mort-aux-rats à la ferme ? Et dans ce cas, à quoi je lui servirais, à Désirée ?
Après l’amour, elle a pleuré en disant qu’elle ne voulait plus qu’on se revoie, parce que je commencerais à lui manquer à nouveau. Moi ? À nouveau ? J’étais tellement confus que je me suis borné à dire « Ah bon », puis je suis rentré chez moi avec un mal au crâne monstrueux. Mais j’y suis retourné le lendemain soir quand même. On avait dit trois essais. Et si elle n’était plus d’accord, j’avais décidé de lui demander ce qu’elle entendait par « à nouveau ». Mais le troisième soir, elle n’était pas chez elle. En tout cas, elle n’a pas ouvert la porte.

Parlons de l'auteur:
Katarina Mazetti a grandi à Karlskrona, port naval du sud de la Suède. Après des études de journalisme, elle débute dans des journaux locaux. Plus tard, elle reprend ses études et obtient une maîtrise de littérature et d’anglais à l’Université de Lund. Elle travaille comme professeur puis comme producteur et journaliste à la Radio suédoise. Elle vit pendant vingt ans avec son compagnon et ses quatre enfants dans une petite ferme du nord de la Suède avant de s'installer à Lund.
Elle a écrit des livres pour tous les âges, ainsi que des critiques littéraires, des chansons, des comédies et des chroniques pour des journaux et la radio. Son premier livre pour enfants était un livre d’images écrit en vers hexamètres classiques. Publié en 1999, son premier roman pour adultes, "Grabben i graven brevid" (en français, Le Mec de la tombe d'à côté) se base sur son expérience de femme de paysan. Vendu à 450 000 exemplaires en suédois, il est traduit en 22 langues et adapté au théâtre et au cinéma. En 2002, le film est un succès, vu par plus d’un million de Suédois.

Bibliographie:
♦Trucs et ficelles d'un petit troll → Editions Hachette jeunesse (2002)
Le Mec de la tombe d'à côté → Editions Gaïa (2006)
♦Entre Dieu et moi, c'est fini → Edition Gaïa (2007)
♦Les Larmes de Tarzan → Edition Gaïa (2007)
♦Entre le chaperon rouge et le loup, c'est fini → Edition Gaïa (2008)
♦La fin n'est que le début → Edition Gaïa (2009)
♦Le Caveau de famille → Edition Gaïa (2011)
♦Mon doudou divin → Edition Gaïa (2012)
♦Les cousins Karlsson → Editions Thierry Magnier (2013)
♦Le Viking qui voulait épouser la fille de soie → Edition Gaïa (2014)
Ma vie de pingouin → Edition Gaïa (2015) ← Ma chronique

Quelques liens indispensables:

3 commentaires:

  1. Depuis le temps que je dis que je veux lire d'autres romans de cette auteure... Il va falloir.

    J'avais trouvé celui-ci et son précédent assez chouettes. :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai entendu dire que Les larmes de Tarzan est pas mal aussi.

      Supprimer
  2. Bonjour!
    Sur les conseils de ma marraine, j'avais découvert et adoré les aventures de Benny et Désirée (ce sont les premiers livres de Katerina Mazetti que j'ai lus).
    J'ai lu Les larmes de Tarzan et c'est dans le même esprit que Le caveau de famille. J'ai prêté ce livre autour de moi et les avis sont tous revenus positifs.
    Dans ma PAL figurent la "trilogie" Entre Dieu et moi tout est fini je reviendrai te donner mon avis une fois lus 😉

    RépondreSupprimer

Un petit mot de votre part fait toujours plaisir ♥