28 août 2014

Tram 83 écrit par Fiston Mwanza Mujila

Auteur: Fiston Mwanza Mujila
Genre: Roman contemporain
Nombre de pages: 208
Date de sortie: 21/08/2014
Prix support papier: 16€00
Prix format numérique: 9€99
ISBN: 978-2-86424-959-7
Editions: Métailié

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Synopsis:
Tous les soirs au Tram 83 on voit débouler les étudiants en grève et les creuseurs en mal de sexe, les canetons aguicheurs, les touristes de première classe et les aides-serveuses, les biscottes et les demoiselles d’Avignon, la diva des chemins de fer et Mortel Combat, bref, toute la Ville-Pays prête à en découdre sur des musiques inouïes, réunie là dans l’espoir de voir le monde comme il va et comme il pourrait dégénérer.
Lucien, tout juste débarqué de l’Arrière-Pays pour échapper aux diverses polices politiques, s’accroche à son stylo au milieu du tumulte et se retrouve sans s’en rendre compte coincé dans une mine de diamants, en garde à vue, ou dans le lit d’une fille aux seins-grosses-tomates. Il émeut ces dames !
Pendant ce temps, Requiem, magouilleur en diable, ex-pote du susnommé, et Malingeau, éditeur et amateur de chair fraîche, se disputent allègrement les foules. Car dans la Ville-Pays, n’en déplaise au ridicule Général dissident, il n’y a qu’une chose qui compte : régner sur le Tram 83 et s’attirer les bonnes grâces de ce peuple turbulent et menteur, toujours au bord de l’émeute.
Premier roman éminemment poétique et nerveux, Tram 83 est une incroyable plongée dans la langue et l’énergie d’un pays réinventé, un raz-de-marée halluciné et drôle où dans chaque phrase cogne une féroce envie de vivre. Bienvenue ailleurs.


 Tu mangeras à la sueur de tes seins 

Mon avis:
Je remercie le site Entrée Livre pour cette lecture dans le cadre du prix des lecteurs 2014.

Informations:
Ce roman contient 33 chapitres assez courts.

Mes ressentis:
J'ai lu ce roman dans le cadre de la rentrée littéraire.
Je vais être honnête, je l'avais mis en bas de la pile. Ce livre fait partie de ceux qui me tentaient le moins. Le résumé ne m'attirait pas trop, j'étais sceptique, car c'est vraiment loin de mes lectures habituelles et du coup, ça démarrait mal.
En revanche, j'aime beaucoup la couverture, elle a un petit quelque chose qui se dégage d'elle que je trouve assez sympa. Il y a aussi un autre point positif que je souhaite noter, c'est que les chapitres sont courts et étant donner l'intensité de ce roman, j'ai apprécié de faire des pauses régulièrement.
En ce qui concerne l'histoire, j'ai trouvé ce texte cru. Cru dans le sens ou l'auteur ne prend pas de gants pour nous exposer les lieux, les personnages et les dialogues. Il y a aussi de la vulgarité, je ne vais pas vous le cacher. C'est brut de pomme. Après je comprends parfaitement que Fiston Mwanza Mujila ait souhaité écrire son roman de cette façon état donné le contexte, même si je pense que cela va déconcerter plus d'un lecteur.
C'est une lecture oppressante, lourde, dérangeante et troublante.

Ce style de lecture n'est pas pour moi, pour autant, je souhaite préciser que le contenu de cet ouvrage est intéressant et je vous invite à vous faire votre propre avis. 

Pour conclure:
Tram 83 est un roman qui ne m'a pas plu, pas parce qu'il n'est pas bon, mais ce n'est clairement pas mon genre de lecture. Je n'ai pas accroché au style de l'auteur et du coup, je suis restée en dehors de l'histoire. Désolée.
Angélique
Extrait:
1. Au commencement était la pierre et la pierre provoqua la possession et la possession la ruée, et dans la ruée débarquèrent des hommes aux multiples visages qui construisirent dans le roc des chemins de fer, fabriquèrent une vie de vin de palme, inventèrent un système, entre mines et marchandises.
Gare du Nord. Vendredi, vers les sept-neuf heures du soir.
- Patience, mon ami, toi-même tu sais que nos trains n'ont plus la notion du temps.
La gare du Nord se dévergondait... Elle se résumait à une construction métallique inachevée, démolie par des obus, des rails et des locomotives qui ramenaient à la mémoire la ligne de chemin de fer construite par Stanley, des champs de manioc, des hôtels à bas prix, des gargotes, des bordels, des églises de réveil, des boulangeries et des bruits orchestrés par des hommes, toutes générations et nationalités confondues. C'était le seul endroit du globe où l'on pouvait se pendre, déféquer, blasphémer, s'amouracher et dérober sans se soucier du moindre regard. D'ailleurs, un air de complicité y flottait en permanence. Les chacals ne mangent pas les chacals. Ils sautent sur les dindons et les perdrix, et les dévorent. La légende, qui nous trompe souvent, ressassait que tous les projets de maquis et de guerres de libération avaient germé à la gare, entre deux locomotives. La même légende, comme si cela ne suffisait pas, prétendait que la construction du chemin de fer avait fait de nombreux morts imputés aux maladies tropicales, aux bavures techniques, aux mauvaises conditions de travail imposées par l'administration coloniale, bref, on connaît le scénario.
- Gare du Nord. Vendredi. Vers les sept-neuf heures.
Il était là depuis bientôt trois heures, se heurtant aux passants en attendant l'arrivée du train. Lucien avait pris soin d'insister sur la notion de temps et sur ces trains qui battaient tous les records : déraillements, retards, promiscuité... Requiem avait plus important à faire qu'attendre cet individu qui, au fil des ans, avait perdu toute importance à ses yeux. Depuis qu'il avait tourné le dos au marxisme, Requiem traitait de communistes du dimanche et d'idéologues de bidonville tous ceux qui le privaient de sa liberté de penser et d'agir. Il devait livrer une marchandise, sa vie en dépendait. Mais le train qui venait avec ce salaud de Lucien se faisait attendre.
Gare du Nord. Vendredi. Vers les...
- Monsieur voudrait une compagnie ?
Une fille, habillée comme on s'habille un vendredi soir dans une gare dont la construction métallique est inachevée, s'arrêta à sa hauteur. Un instant pour jauger la marchandise, un bruit sourd, un vacarme qui signalait l'entrée de la bête.
- Vous avez l'heure, citoyen ?
Il avait suffisamment analysé la gamine et l'avait même imaginée sur son grabat malgré la pénombre. Il l'attira contre son corps, demanda son nom, "appelle-moi Requiem", promena ses doigts sur les mamelles de la jeune créature, une autre phrase : "Tes cuisses, la prestance d'une bouteille de vodka..." avant de disparaître dans la masse, visqueuse, glauque, gluante, lugubre...
-Lire les premières pages-
Parlons de l'auteur:
Né à Lumumbashi (République démocratique du Congo) en 1981, Fiston Mwanza Mujila vit actuellement à Graz, en Autriche. Il participe régulièrement à toutes sortes d’événements littéraires et a remporté de nombreux prix, dont la médaille d’or des Jeux de la Francophonie, à Beyrouth, en 2009. Auteur de recueils de poèmes et de pièces de théâtre, Tram 83 est son premier roman.

Bibliographie:
♦Tram 83 → Editions Métailié (2014)

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