Genre: Roman
Nombre de pages: 266
Date de sortie: 10/04/2014
Prix support papier: 19€00
Prix format numérique: 12€99
ISBN: 2-8411-1667-0
Editions: Nil
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Synopsis:
Ce qui s'est vraiment passé le jour ou nos ancêtres de Néandertal ont rencontré nos aïeux Homo sapiens.
Cette rencontre a suscité des dizaines d'hypothèses, plus ou moins scientifiques, plus ou moins farfelues. Mais la Grande, Néandertalienne délurée et glamour, y était, et a eu la bonne idée de tout consigner dans son journal intime. Ou l'on découvre le face-à-face ahurissant entre les Néandertaliens qui se croyaient seuls au monde et les Sapiens, drôles de Zigues envahissants qui débarquent sans crier gare et font comme chez eux. De mémoire de mammouth, on n'avait jamais vu ça.
Mêlant à une fantaisie pleine de malice la plus grande rigueur scientifique (Marylène Patou-Mathis est une des meilleures spécialistes au monde de Néandertal), ce roman réjouissant nous apprend tout, tout, tout sur la vie et les moeurs de nos lointains ancêtres – révélant que nous avons avec eux plus de points communs que nous ne le soupçonnerions !
Ce qui s'est vraiment passé le jour ou nos ancêtres de Néandertal ont rencontré nos aïeux Homo sapiens.
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Extrait: -Jour des ongles- Quelques-uns sont partis ce matin à la recherche de la petite harde de rennes dont nous avions repéré les empreintes. J'ai hésité à les accompagner, mais il faisait un temps à ne pas mettre un aurochs dehors. Un brouillard épais et humide recouvrait tout le paysage, c'était sinistre. Heureusement, la fin des rangements et le ménage justifiaient que je reste à la grotte. Il fallait aussi finir de trier les baies ramassées l'autre jour. Certaines seront écrasées pour faire des purées et des compotes, d'autres conservées et séchées, d'autres encore vont macérer dans l'eau avec un mélange d'herbes - une recette dont Mamie Mang a le secret, qu'elle garde jalousement. En début d'après-midi, le brouillard s'étant dissipé, Rose a suggéré un petit tour à la rivière pour faire le plein d'eau. Bonne idée, je commençais à tourner en rond dans la grotte, elle a beau être spacieuse, on est un peu les uns sur les autres. Les petits étaient tout contents de se dégourdir les jambes, ils n'en ont pas beaucoup l'occasion car la plupart de nos déplacements sont trop longs pour qu'ils nous accompagnent - et depuis l'épisode du Zigue, on redouble de vigilance. Ils gambadaient devant nous, pressés de pouvoir se tremper et jouer avec l'eau, mais Brune les a attrapés pour les débarbouiller vigoureusement, ce qui nous a valu quelques pleurnicheries et une scène de ma Poupette. - Tu peux pas nous lâcher un peu la visière avec tes accès d'autorité? On est là pour prendre du bon temps, mais non, faut que tu fasses ta chef. Puisque c'est ça, je retourne à la caverne. - Ne parle pas sur ce ton, espèce de lagopède sans cervelle, a ordonné Papy Ping. - Tu ferais mieux de te regarder, a renchéri Blanche, qui ne peut pas s'empêcher d'ajouter son grain de graminée partout, tu as le museau et les mains maculés de gras, de terre et de cendres. Ce n'est pas ragoûtant. Blanche a peut-être été un peu brusque, en même temps elle a mis le doigt sur un point important : nous devons penser à nous laver plus souvent. Ça ne vaut pourtant pas le coup de s'énerver pour ça, j'ai horreur de ce genre de chamaillerie. Pour détendre l'atmosphère, j'ai proposé une petite séance de manucure pendant que les enfants jouaient. Vu l'état de nos ongles, il y avait de quoi faire. Nous ne sommes pas plus regardants sur la beauté de nos mains que sur l'hygiène mais quand même, il y a des limites. Ce n'est pas parce que la peau est couverte de coupures et d'éraflures et la paume épaissie par la corne qu'on doit lâcher l'affaire. Et quand je regarde mes ongles, j'ai honte. Il n'yen a pas deux de la même longueur. Celui du grand doigt de la main droite s'est cassé très court, en comparaison les autres paraissent encore plus longs et plus sales. C'est fou ce qui peut s'accumuler là-dessous! De la terre, des débris de feuilles et d 'herbe, sans parler des restes de nourriture ... Un vrai garde-manger. À croire qu'on fait des réserves. Il faudrait trouver un moyen de les couper proprement, mais avec le silex ou le racloir on a toujours peur de s'entailler le doigt. Des ongles bien courts seraient plus faciles à nettoyer, sinon les pointes de bois, même petites et fines, ne vont pas assez loin; c'est mieux que rien mais ce n'est pas impeccable. J'ai remarqué que mes mains ne sont jamais aussi propres et agréables à regarder que lorsque je fais trempette un moment: la saleté accumulée se décolle et, l'ongle étant ramolli, on peut l'arracher délicatement avec ses dents. Aujourd'hui, l'eau étant trop fraîche pour s'éterniser, le résultat n'était pas terrible. Question propreté, il y avait un progrès, mais pour le côté esthétique, il faudra repasser...
Marylène PATOU-MATHIS
Docteur en Préhistoire, directrice de recherche au CNRS, spécialiste internationalement reconnue des comportements des Néandertaliens et des premiers hommes modernes d'Europe, Marylène Patou-Mathis est l'auteur de plusieurs livres, parmi lesquels Préhistoire de la violence et de la guerre (Odile Jacob, 2013), Le Sauvage et le Préhistorique, miroir de l'Homme occidental (Perrin, 2010), Lascaux, histoires d'une découverte (Fleurus, 2008).
Cela m'a l'air tout de même une lecture sympathique, si jamais je tombe dessus par hasard, j'essayerai :)
RépondreSupprimerC'est original. Si tu en as l'occasion, oui, n'hésite pas à le lire. Après, les goûts et les couleurs ...
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