24 juin 2014

La femme éclaboussée écrit par Dominique Dyens

Auteur: Dominique Dyens
Genre: Thriller
Nombre de pages: 198
Date de sortie: 07/05/2014
Prix support papier: 18€00
Prix format numérique: 13€99
ISBN: 978-2350872667
Editions: Héloïse D'Ormesson



Synopsis:
Belle et distinguée, Catherine Salernes mène une existence rangée dans les quartiers chics de la capitale. Sous le vernis de son éducation bourgeoise, cette épouse modèle cache une nature passionnée, et lorsque pour la première fois elle prend un amant, sa vie s’embrase.
Il l’observe dans l’ombre. Elle représente ce dont il a toujours rêvé. Mais quel moyen l’obscur employé de banque a-t-il de l’approcher ? C’est son sale petit secret.
Catherine paiera-t-elle le prix de son silence ?
Ce polar aux accents érotiques confirme le talent de Dominique Dyens pour jouer avec nos nerfs. Le montage diabolique de cette reine du suspense nous entraîne sur un territoire délicieusement vénéneux, en droite ligne des films de Claude Chabrol.

Mon avis:
Une lecture rapide et agréable. Je remercie ma belle-sœur pour la découverte de ce roman ☺

Informations:
Il y a, pour moi, deux parties dans ce roman, une première partie érotique et la seconde est un thriller. Les chapitres sont plutôt courts, ils ne sont pas numérotés. 

Mes ressentis:
L'histoire est plutôt simple, mais fonctionne pas mal, Catherine Salernes est une femme assez bourgeoise, elle est commerçante et vit une petite vie paisible et routinière. Elle habite avec son mari, Jean et leurs deux enfants, Virginie et Thomas. La petite famille est entourée d'une gouvernante Henriette (Cette dernière est aussi l'une des narratrices du livre). Catherine amène chaque matin la recette de sa boutique à la banque. Elle a toujours affaire à la même personne au guichet, Xavier Bizot, cet homme travaille au crédit Lyonnais depuis des années et apprécie la petite rencontre quotidienne avec sa cliente. Jusqu'au jour où il va se rendre compte que des changements vont avoir lieu sur les comptes de madame Salernes. De là, une jalousie grandissante va prendre place dans la tête de Xavier Bizot.
Si l'étiquette de ce roman est "Thriller", les premiers chapitres sont clairement érotiques. J'ai été très surprise par ce virage à 90 degrés que prend l'histoire. Au début, vous faites la connaissance du personnage principal, Catherine Salernes. Cette femme n'a plus de relations de couple avec son mari depuis plusieurs années. Lorsque Catherine rencontre son nouveau locataire, elle va rapidement tomber sous le charme de ce jeune homme séduisant. Toute cette partie-là tourne autour des relations charnelles entre Catherine et son amant. Les scènes sont plutôt coquines, certaines sont explicites, parfois un peu vulgaires, mais rien de gênant pour autant. Puis, le personnage de Xavier Bizot rentre en scène, s'il est à la base un employé à la banque et à un profil classique, plus les pages se tournent et plus vous découvrez un homme tourmenté et psychopathe. Je vous laisse découvrir par vous-même son rôle dans l'histoire, ba oui, je ne vais pas tout vous dire quand même !
Ce que j'ai trouvé bizarre, c'est que la monnaie n'est pas en euros, mais en francs. Alors, c'est un détail, mais c'est vrai que ça surprend pour un roman publié en 2014.
Deuxième chose, je trouve que même si les personnages sont tous complémentaires et indispensables à l'histoire, leurs profils ne sont pas très explorés. J'aurais aimé plus de détails sur Xavier Bizot par exemple. Ce psychopathe n'est pas très angoissant au final et puis il n'est pas très présent dans l'histoire alors que c'est quand même un personnage-clé. Quant à Olivier Grancher, l'amant de Catherine, il m'a laissé de marbre. Il manque de prestance et de charisme.
Des passages manquent également à l'histoire. Habituellement, on reproche aux auteurs d'en écrire trop et du coup, on se retrouve avec des longueurs superflues. Mais là, moi, j'aurais aimé en savoir plus sur la scène à l'hôtel. Peut-être que faire un chapitre supplémentaire à la fin du roman avec des détails sur ce passage du livre aurait été intéressant. Un peu comme dans les films, où une fois que l'on connaît l'intrigue, chaque passage est revu avec tous les détails qui font que l'histoire nous laisse sur les fesses. Là, il me manque des choses pour atteindre ça et pourtant, c'est ce que je recherche dans les thrillers. L'intrigue n'est pas surprenante, il n'y a rien qui fait de ce roman, un thriller d'exception.
Pour une fois, j'ai trouvé qui est l'assassin avant la révélation. Cela ne m'arrive pas souvent, pour ainsi dire jamais, pour la simple et bonne raison que je ne cherche jamais à savoir avant l'heure, je me laisse toujours porter par l'histoire, mais là, c'est assez flagrant. Oui, il y a du suspense, mais ce n'est pas non plus incroyable.
J'ai apprécié le style et la plume de l'auteur, je lirais certainement un autre de ses romans pour me faire une idée plus claire.

Pour conclure:
J'ai terminé ma lecture il y a quelques jours et avec le recul, je peux dire aujourd'hui que je garde un bon souvenir de ce roman. L'histoire est bien menée entre érotisme et suspense, malgré les points que j'ai relevés ci dessus. "La femme éclaboussée" est un thriller psychologique sympathique. 
Angélique
Extrait:Madame a quarante-cinq ans. Elle est belle. Et distinguée. Madame est arrivée à Paris il y a plus de vingt ans. Elle est originaire de Lons-le-Saunier, dans le Jura. Bonne-maman dit que c'est une provinciale. Elle s'est mariée jeune, à vingt-deux ans, à un Parisien de dix ans son aîné.
Monsieur est cadre supérieur dans une grande banque française. Lui aussi est toujours élégant. Ses costumes et ses chemises sont taillés sur mesure. Il choisit des flanelles et des popelines de qualité. Toutes ses cravates viennent de la maison Hermès. Monsieur ne parle jamais pour ne rien dire. C'est parce qu'il est important.
Madame tient une boutique de cadeaux dans le VIP arrondissement de Paris. Tous les matins, à dix heures, elle va déposer à la banque située en face de son magasin sa recette de la veille.
Depuis cinq ans, Xavier Bizot occupe le même emploi : il est caissier au Crédit Lyonnais. Pour rien au monde il ne changerait de poste. Car il ne vit que pour le moment magique où Madame entrera, resplendissante, laissant traîner sur son passage les effluves de son parfum.
Tous les matins sauf le lundi, Catherine Salernes se lève à huit heures, et enfile son peignoir rose et ses mules assorties. Sur la coiffeuse en acajou placée à gauche de la fenêtre, elle prend la brosse au manche de nacre et d'un mouvement rapide enserre sa longue chevelure blonde et brillante dans un élastique qu'elle choisit au hasard dans une petite boîte à accessoires. Puis elle se regarde dans le miroir ovale de la coiffeuse et palpe ses yeux pour s'assurer qu'ils ne sont pas gonflés. Elle s'assoit sur le pouf en satin rayé coordonné aux rideaux, prend le lait démaquillant et l'applique du bout des doigts sur son visage ensommeillé. Après l'avoir fait pénétrer par des petits mouvements circulaires de la main, elle le retire doucement avec un mouchoir en papier. Sur ses paupières, elle pose deux disques de coton imprégnés d'eau de bleuet. Cela a un effet décongestionnant immédiat. Elle se sent déjà mieux. Elle esquisse machinalement une ou deux grimaces et entre dans le petit cabinet de toilette attenant à sa chambre. Elle se soulage, se lave les mains et se brosse les dents. Elle peut enfin sourire à l'image que lui renvoie la glace éclairée par la lumière des spots.
À huit heures et dix minutes, Catherine Salernes entre dans la cuisine. Son mari et ses enfants ont déjà commencé leur peut déjeuner. Lorsque les enfants étaient petits, elle se levait à sept heures pour s'occuper d'eux. Maintenant qu'ils sont en faculté, elle se réveille à huit heures. C'est bien suffisant.
Jean Salernes écoute Europe 1 en buvant son café. Il est calme. Parfois, il commente les nouvelles du jour et critique d'un ton acerbe les décisions ministérielles.
Thomas est toujours pressé, mais il ne manque jamais de se lever de table pour venir embrasser sa mère et lui servir sa première tasse de thé.
Virginie rêve, perdue dans ses pensées. Elle parle rarement.  -Lire le premier chapitre
Parlons de l'auteur:
Réussissant à s'imposer en maître du thriller psychologique avec ses trois premiers romans (' La Femme éclaboussée', "C' est une maison bleue" et "Maud à jamais", Dominique Dyens échappe, avec "Éloge de la cellulite et autres disgrâces", à l'étiquette de romancière à suspense. Elle opte pour un style léger et incisif, à l'humour débridé, aux dialogues truculents et aux personnages colorés.
Elle vit à Paris avec ses trois enfants et son mari.

Bibliographie:
♦La femme éclaboussée → Editions Héloïse D'Ormesson (2014)
♦Lundi noir → Editions Héloïse D'Ormesson (2013)
♦Intuitions → Editions D'Ormesson (2011)
♦Par coeurs → Actes Sud Junior (2011)
♦Délit de fuite → Editions Héloïse D'Ormesson (2009) → Pocket (2010)
♦Eloge de la cellulite et autres disgrâces → Editions Héloïse D'Ormesson (2006) → Editions Pocket (2007)
♦C'est une maison bleue → Editions Denoël (2005)
♦Maud à jamais → Editions Denoël (2002) → J'ai Lu (2005)

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