Auteur: Angelique Ferreira
Genre: Recueil de nouvelles fantastiques
Nombre de pages: 200
Date de sortie: 04/07/2013
Prix support papier: 14€00
Prix format numérique: 4€99
ISBN: 979-10-91549-03-5
Editions: Artalys
Lorsque les rayons du soleil n'illuminent plus la vie de leur réalité claire et évidente, certaines femmes se révèlent dans l'ombre. Sortant de leurs recoins sombres à l'abri des regards, elles peuvent prendre vie à partir de vos rêves les plus fous. Ou de vos pires cauchemars...
Femmes Obscures est un recueil de nouvelles fantastiques à plusieurs facettes. Chacune d'elles est un bijou obscur qui vous emportera là où la réalité s'arrête, où les barrières s'estompent.
Il comprend les nouvelles suivantes :
*Le voile immaculé
*Le songe d'une nuit d'automne
*Le murmure de la mer
*Le rosier grimpant
*Le marc de café
*Baiser mortel
*Mastabas
Femmes Obscures est un recueil de nouvelles fantastiques à plusieurs facettes. Chacune d'elles est un bijou obscur qui vous emportera là où la réalité s'arrête, où les barrières s'estompent.
Il comprend les nouvelles suivantes :
*Le voile immaculé
*Le songe d'une nuit d'automne
*Le murmure de la mer
*Le rosier grimpant
*Le marc de café
*Baiser mortel
*Mastabas
Mon avis :
Ce recueil a donc 7 nouvelles fantastiques, les voici, un peu plus en détails :
*le voile immaculé, m'a énormément surprise.
Au début, j'ai eu un peu de mal à me faire au personnage principal de Nathaniel. C'est un homme sombre, drogué, qui n'est pas particulièrement intéressant, mais lorsqu'il arrive au château et qu'Hélène fait son « apparition », l'histoire prend une autre dimension.
À partir de la moitié, j'ai été absorbée par l'histoire, bien que j'aie souffert pour Hélène, car l'auteur ne nous épargne pas les détails.
Une enquête policière mélangée à du fantastique, moi, je dis : « une bonne mise en bouche pour commencer cet ouvrage ! » .
*Le songe d'une nuit d'automne
Celle-ci a un bon début, mais j'imaginais la fin autrement.
Bien qu'elle m'ait plu dans sa généralité, j'avoue ressortir de cette nouvelle avec une pointe de déception...
*Le murmure de la mer
Une nouvelle bien sympa, elle est à découvrir sur le site des Éditions Artalys. Vous pouvez donc la télécharger gratuitement, peut-être cela vous donnera une idée sur l'ambiance du recueil.
Je vous la propose également juste en dessous, dans l'extrait.
*Le rosier grimpant
Cette nouvelle est celle qui m'a le moins interpellée. Je n'ai pas du tout accroché et je l'ai trouvée ennuyeuse du début à la fin.
*Le marc de café
J'ai bien aimé celle-ci, c'est un peu l'histoire de l'arroseur arrosé...
L'intrigue est bien trouvée et est intéressante.
*Baiser mortel
Quant à celle-ci, elle est franchement glauque. Je n'ai pas du tout aimé le fond de l'histoire.
Julien est un jeune homme d'une vingtaine d'années, il va au cimetière déterrer le corps d'une jeune femme de 17 ans pour lui faire l'amour.
Évidemment, cet acte se retournera contre lui...
*Mastabas
Celle-ci est super. C'est aussi la nouvelle la plus longue. L'auteur a choisi de faire un retour dans le temps et de prendre comme personnages principaux: Toutankhamon, Néfertiti, Akhesa....
Nous sommes donc directement plongés dans l'Égypte et ses secrets, entre trahison et amour. Une nouvelle pharaonique !
J'essaie de ne pas vous révéler trop de détails pour ne pas spoiler votre lecture, les nouvelles que je révèle un peu plus sont celles qui m'ont le plus marquées.
L'auteur :
Angélique Ferreira, a une plume fraîche, légère et agréable. Elle nous invite dans son monde divers et varié.
Les personnages :
Je ne me suis pas attaché aux personnages, mais je ne m'arrête pas à cela, puisque c'est difficile lors des recueils de nouvelles.
J'ai aimé :
*La diversité des nouvelles. Elles parlent toutes d'un sujet bien distinct et aucune ne se ressemblent. Les personnages sont très loin les uns des autres. Il y a aussi une diversité dans les époques, les lieus... L'auteur nous offre vraiment un recueil très complet.
*J'ai apprécié le format du livre, assez petit, il se glissera très bien dans votre sac de plage pour vous faire passer un bon moment.
*J'aime beaucoup la couverture, très agréable à regarder.
Je n'ai pas aimé :
*La nécrophilie abordée dans la nouvelle « Baiser mortel » c'est répugnant ...
Mon bilan sur « Femmes obscures » :
C'est un recueil sympa, qui se lit très rapidement, avec certaines nouvelles plus marquantes que d'autres, pour ma part, c'est la première nouvelle que j'ai le plus aimée, malgré tout c'est un livre qui ne restera pas bien longtemps dans ma mémoire !
Je remercie les Éditions Artalys et plus particulièrement Serge Papillon pour cette découverte !
Extrait:
"Le murmure de la mer"
Le 19 décembre 1913, Dunkerque, France
L’alcool seul avait ce goût à la fois doux et sucré sur sa langue et réchauffait chaque cellule de son corps. À chaque goulée du précieux liquide, elle avait l’impression qu’une partie de sa tristesse s’écoulait également. Deux ? Peut-être trois ? Ou bien cinq bouteilles ? Non, pas beaucoup plus, mais il y avait longtemps qu’Agate avait cessé de les compter. Cela n’avait, après tout, aucune importance. Tant qu’elle continuait à les avaler. Des chopes, qu’elle descendait les unes après les autres dans une danse bien rythmée. Bien que la boisson lui brûlât cruellement l’estomac, la douleur de son ventre n’était rien comparée à celle de son cœur.
« Hé patron ! s’exclama-t-elle en levant son verre vide. Apporte-moi une autre bouteille !
— Tu ne crois pas avoir assez bu pour ce soir, Agate ? » demanda avec douceur Nelson, le barman de La Sirène. Mais la seule réponse qu’il put obtenir de la femme fut un billet de vingt anciens francs qu’elle déposa sur le comptoir, l’œil sombre. « Très bien, c’est comme tu veux. » Remplissant son verre à ras bord, elle put sentir sur sa nuque le regard désapprobateur des autres clients. Un homme pouvait se bourrer la gueule, c’était naturel, mais une femme, là, c’était une autre histoire. « Après tout, qu’importe ! Qu’ils aillent tous se faire foutre », pensa-t-elle. Elle s’en moquait bien. « Si ce n’est pas malheureux de voir ça », murmura une voix
dans son dos. Les lèvres de Nelson se pincèrent en une moue réprobatrice pour donner le change auprès de sa cliente, même s’il partageait totalement l’avis du jeune homme qui s’était exprimé ainsi. Il remplit deux chopes de bière, abandonna son comptoir pour s’approcher du jeune client. Arrivé depuis trois jours à Dunkerque, Alexandre Geoffroy, photographe paysagiste de son état, se rendait tous les soirs dans cette petite taverne. Chaque fois, il ne pouvait s’empêcher d’éprouver un mélange de pitié et de dégoût pour cette pauvre créature qui noyait dans la boisson un malheur qu’il ne connaissait pas. Grand, musclé, les cheveux bruns, il avait d’immenses yeux noisette bordés de cils aussi longs que ceux d’une femme. Il portait une barbe de quelques jours qui mangeait le bas de son visage, sans rien ôter à son charme. Toutefois, le jeune trentenaire inspirait confiance. Posant les deux chopes de bière sur la table, Nelson tira une chaise et s’installa en face d’Alexandre, en prenant soin d’étirer ses phalanges douloureuses.
« Ne la jugez pas trop sévèrement.
— Pourquoi lui servir une bouteille alors qu’elle est déjà bien éméchée ? interrogea Alexandre.
— Il y a deux raisons à cela. Je ne dis pas qu’elles sont bonnes, néanmoins... c’est préférable.
— Et quelles sont ces raisons ?
— La première, je préfère qu’elle s’enivre chez moi ; en plus de faire grimper mon chiffre d’affaires, je sais qu’elle rentrera bien chez elle, car je la reconduis souvent après la fermeture.
— Et la seconde ? demanda le jeune homme, sceptique.
— Je connais Agate depuis plus de quarante ans et je reste à la regarder se détruire un peu plus chaque jour depuis trentesept ans. Sans pouvoir y faire quoi que ce soit. À chaque fois qu’on lui propose de l’aide, elle la rejette sans ménagement.
— Connaissez-vous la raison de cette dépendance à la boisson ?
— Comme de nombreuses personnes, elle boit pour oublier son malheur, oublier qu’elle a perdu l’être qu’elle aimait, répondit Nelson en portant le verre à ses lèvres et en avalant une longue gorgée. Il y a de cela plusieurs années, Agate était mariée à un marin du nom de Pierrick, jamais encore on n’avait vu deux personnes s’aimer autant à Dunkerque. À l’époque, la ville était un port de pêche modeste. Un soir, tous les bateaux sont rentrés, sauf le “ Mary ”, le navire sur lequel Pierrick travaillait. Trois jours se sont écoulés avant que la mer ne recrache l’épave et les cadavres des pauvres diables qui se trouvaient à bord.
— Le corps de son époux en faisait-il partie ?
— Malheureusement non. Quand on a retiré les dépouilles de la plage, il a fallu deux hommes pour l’empêcher de se jeter dans les eaux. Jamais je n’oublierai son visage baigné de larmes, hurlant le nom de son mari au vent, suppliant la mer de lui rendre son époux. Depuis ce funeste jour, je ne l’ai plus jamais vue sourire. Seul l’alcool semble lui donner la force de vivre.
— Pauvre femme », ne put éviter de dire Alexandre en posant un regard triste sur la créature qui venait de s’affaler sur le comptoir.
Nelson poussa un soupir et s’approcha d’Agate ; la redressant avec délicatesse, il passa une main sur son visage.
Le temps et l’alcool n’étaient pas parvenus à effacer totalement la beauté qui avait été la sienne. Si aujourd’hui sa peau était quelque peu ridée, elle avait conservé cette blancheur et cette délicatesse purement féminines. Elle avait toujours des traits fins, harmonieux et une longue chevelure d’un noir brillant, bien que rendue poisseuse par le manque de soins.
« Elle aura bu plus que je ne le pensais. »
Jetant un coup d’œil à l’horloge qui était accrochée audessus des bouteilles, le barman lâcha un juron.
« Il est trop tôt pour que je ferme le bar ! Je ne peux pas la
ramener avant deux heures.
— Voulez-vous que je la raccompagne ? » demanda Alexandre, sans se rendre compte de la portée des mots qui venaient de franchir ses lèvres.
Pendant un instant, les deux hommes s’étudièrent du regard. Le jeune photographe commençait à croire qu’il aurait mieux fait de tourner sa langue sept fois dans sa bouche, quand
Nelson lui tourna le dos pour s’emparer d’un trousseau de clés, avant de le lui tendre.
« J’ai un double de ses clés. Elle habite une petite maison à la sortie de la ville. Vous la reconnaîtrez, elle se trouve non loin des falaises. Cela ne vous dérange pas de rester avec elle
jusqu’à ce que je ferme ?
— Non, sans problème ! Pourriez-vous m’indiquer ensuite un hôtel qui serait encore ouvert ? J’ai quitté celui où je me trouvais ce matin, la literie était trop mauvaise et je n’ai pas eu le temps d’en chercher un autre.
— Il y a une chambre d’amis à la maison, tu pourras y passer la nuit, mon gars. Et encore merci », ajouta Nelson en soulevant avec précaution le corps inerte d’Agate.
Dehors, la pluie avait recommencé à tomber durement. Frissonnant, Alexandre serra son fardeau contre lui, autant pour la protéger que pour se protéger lui-même. Arrivé à sa voiture, le trentenaire se félicita d’avoir investi dans ce moyen de locomotion. Installant la femme sur la banquette arrière, il la couvrit de son manteau avant de faire le tour de la voiture en courant pour se mettre derrière le volant.
Le trajet dura à peine une dizaine de minutes et aurait été plus rapide si le temps s’était montré plus clément. La maison en elle-même était semblable à des centaines de maisonnettes de pêcheurs, avec son toit en tuiles rouges. Les murs, autrefois certainement blancs, avaient pris avec le temps une teinte grisâtre. Le jardin, totalement laissé à l’abandon, était empli de
mauvaises herbes. Toutefois, il n’eut pas trop le loisir de s’attarder sur l’étude de la bicoque. Il courut jusqu’à la porte qu’il s’empressa d’ouvrir, puis revint au véhicule chercher Agate qui ne s’était pas réveillée.
Il traversa le petit salon, qui n’était meublé que d’une vieille table, de deux chaises et d’un fauteuil, installé devant la cheminée. Il déposa Agate dans la chambre à coucher dont la porte était restée grande ouverte. Soulagé d’avoir pu la coucher sans la réveiller, il devait maintenant s’occuper jusqu’à l’arrivée du barman. Il entreprit donc de visiter l’endroit. La maison était composée d’un salon, d’une cuisine et d’une chambre, le tour du propriétaire fut fait en moins de deux. Il régnait néanmoins un froid polaire dans toutes les pièces. Ne désirant pas mourir de froid, il décida d’allumer un feu et, ayant pris plusieurs bûches qui étaient entreposées près de l’âtre, il s’attela à y faire flamber de belles flammes qui diffusèrent rapidement une douce chaleur. Les muscles noués, Alexandre bâilla à plusieurs reprises. La journée avait été longue et il ne désirait qu’une chose : s’allonger et dormir du repos du juste. Il se laissa donc lourdement tomber sur le canapé qui laissa échapper un épais nuage de poussière. Toussant et les yeux emplis de larmes, il mit un moment à pouvoir s’habituer à l’air devenu étouffant. Personne ne faisait donc jamais le ménage dans cette maison ? Ses paupières s’alourdissant, le photographe tenta de lutter contre le sommeil qui lui tendait les bras. Après tout, n’avait-il pas le droit de se reposer ? Il avait passé toute la journée à courir de gauche à droite pour prendre des clichés que, une fois rentré à Paris, il développerait. Les paupières lourdes, il ne put résister, ferma les yeux et laissa sa tête basculer sur le côté. Il pouvait s’autoriser quelques minutes de repos. Un craquement, certainement le parquet, voilà ce qui l’arracha aux doux bras de Morphée. Nelson avait-il fini son service ? Combien de temps avait-il dormi ? Regardant autour de lui et ne voyant personne, il plongea la main dans l’une des poches de sa veste, et en retira une montre à gousset en or.
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