Chroniques coup de coeur


9 févr. 2013

La face cachée des dômes écrit par Anne Feugnet

Auteure: Anne Feugnet

Genre: Science-Fiction
Nombre de pages: 426
Date de sortie: 20 Mai 2012
Prix support papier: 19€90
Prix format numérique: 9€99
Editions: Rebelle


La France, 26e siècle.
Une trentaine de militaires qui ont survécu à l’extermination de la vie humaine et animale par des fanatiques religieux vivent dans des dômes artificiels.
Deux mondes où l’argent n’existe plus, où chacun est égal en droits… Mais où toute liberté a disparu ; les hommes et les femmes vivent séparément et n’ont aucun rapport depuis longtemps.
Antaldys, jeune mère porteuse non volontaire, va se rebeller contre le système qui l’oblige à abandonner son fils aux hommes. De son côté, Ethan, jeune homme frustré par une vie ennuyeuse qu’il n’a pas choisie, n’a trouvé d’autre moyen que de devenir père pour échapper à son destin.
Antaldys et Ethan vont braver les interdits, découvrir de monstrueux secrets cachés par leurs dirigeants…

La situation va leur échapper… mais cela en vaut-il peut-être la peine ?

Mon avis :
J'écris ma première chronique négative et ça m'embête vraiment :(
Pour commencer, je voudrais remercier l'auteure, Anne Feugnet, de m'avoir fait confiance et de m'avoir envoyé son livre pour que je puisse lui donner mon avis.
Apparemment, je n'ai pas été un bon choix, je suis désolée, vraiment...
J'aurais vraiment aimé écrire du positif et faire découvrir son livre avec enthousiasme mais je n'ai pas accroché et j'ai abandonné ma lecture au¾ 3/4 parce que je ne prenais pas de plaisir.
J'ai d'abord eu beaucoup de mal à rentrer dans l’histoire, cet univers ne me parle pas.
Je n'ai pas adhéré au contexte ni aux rats d'ailleurs qui sont trop présents à mon goût.
Par moments, il y avait certains passages que j'ai beaucoup appréciés et j'ai d'ailleurs pensé « ça y est c'est parti, là je vais aimer » mais dès le chapitre suivant, on repart sur d 'autres personnages, un autre décor et ça,je n'ai pas adhéré.
Bon, il n'y a pas que du négatif non plus ! Anne Feugnet a une écriture très agréable. Il est important de souligner ceci quand même !
Pour le coup, je ne mets pas de note, d'abord parce que je n'ai pas fini le livre donc je suis mal placée pour le noter et aussi parce que je ne souhaite pas vexer davantage l'auteure avec une note qui ne concerne que moi.
Si vous avez lu et aimé le livre, n'hésitez pas à partager votre avis ci-dessous :)
Et surtout n'oubliez pas que la lecture est subjective, il y en a pour tous les goûts donc moi je n'ai pas aimé mais peut-être que vous, vous l’apprécierez !

Lily
Extrait:CHAPITRE IVIls étaient quatre à faire partie de l’ultime voyage, deux hommes et deux femmes. Un couple s’était porté volontaire pour visiter l’école maternelle, l’autre l’école primaire. Élisabeth Cassaing avait le cœur gros en poussant le portail clos de l’école primaire. Dix ans plus tôt, elle y emmenait encore chaque matin sa petite fille, venait la rechercher chaque soir après la garderie, souvent en retard d’ailleurs. Elle était si jolie sa Camille, avec ses longs cheveux blonds et sa frimousse parsemée de taches de rousseur. Elle travaillait bien, jusqu’en terminale elle avait toujours mis un point d’honneur à être première de la classe. Elle venait de réussir brillamment sa première année de fac de médecine quand tout était arrivé. Tout cela pour rien, sa petite fille était morte à présent et se retrouver là, à cet instant précis, torturait encore un peu plus l’esprit déjà fragile d’Élisabeth.
Gratien d’Ambert avait un vécu trop différent de celui de sa coéquipière pour comprendre l’épreuve qu’elle traversait, du moins en apparence. Il n’avait aucun lien avec la région, avait passé sa petite enfance dans la région parisienne, au sein d’une famille bourgeoise et protégée. Enfant unique, il avait toujours obéi aux choix de ses parents sans jamais se rebeller. Les fuir à des centaines de kilomètres avait été une bonne chose pour lui à la fin de ses études, et son manque de sollicitude à l’égard de ceux qui souffraient du décès de leurs proches, n’était pas volontaire. Il n’avait pas connu d’attachement profond, alors la mort l’avait beaucoup moins atteint que les autres, tout simplement.
Élisabeth était prostrée depuis un long instant devant l’entrée de l’école. Gratien l’empoigna fermement par l’épaule et lui rappela que le temps était compté. Comme un zombie, elle avança au hasard, puis emboîta finalement le pas au jeune homme.
Ce grand couloir, devant eux, avec tous ces porte-manteaux alignés et vides, elle s’en souvenait fort bien. Le cinquième en partant de la gauche, il avait appartenu un temps à Camille. L’hiver, la petite y déposait son manteau rouge. Le rouge, c’était sa couleur préférée.
Même si Gratien n’avait jamais mis les pieds dans cet endroit, il éprouva une drôle d’impression dont il n’aurait su dire si elle était agréable ou non, en pénétrant dans la première classe qui se présenta à lui. Dans ces lieux autrefois emprunts de joie enfantine, il se sentit soudain submergé par l’impression surréaliste qu’allaient débouler devant lui une classe entière d’enfants chahutant bruyamment pour rejoindre sa place. Chaque objet, chaque classeur, chaque livre était soigneusement rangé dans chaque bureau, tout était figé dans le temps, semblant attendre d’être ouvert par son propriétaire pour commencer une nouvelle dictée ou une leçon d’histoire. Une série d’additions était encore visible sur le tableau noir situé derrière le bureau de l’enseignant. Seule la poussière qui s’était introduite dans chaque centimètre carré de la pièce, rappelait que plus aucun être humain n’était entré là depuis bien longtemps. 
Gratien dut se secouer pour se défaire de cette étrange émotion à laquelle il ne s’attendait pas. Il tenta alors de faire le vide dans sa tête, se jeta dans l’action, se mit à commenter à voix haute ce qu’il comptait rapporter avec lui vers la base.
- Élisabeth, nous irions beaucoup plus vite à deux, lança-t-il en jetant un bref coup d’œil vers sa coéquipière, toujours prostrée devant la porte de la classe. Il faudrait regrouper tous les manuels et les stocker sur ce meuble par exemple. Je vais rentrer le camion dans la cour et tu m’aideras ensuite à les transporter. Nous verrons plus tard pour le reste. Je peux compter sur toi ?Élisabeth sembla soudain réagir, émit un signe de tête positif, entra enfin dans la salle. Gratien attendit de voir sa camarade se saisir d’un premier ouvrage pour sortir de la pièce.
Il y avait quatre livres dans ce bureau là, un de moins que dans les autres. Le plus petit parmi les livres, celui où était dessiné un personnage aux contours imprécis, roulant à vélo sur des vagues rudimentaires aux couleurs vertes criardes. Le livret n’était pas là, l’enfant qui occupait cet espace avait dû l’oublier le jour où tout était arrivé… un si insignifiant oubli. L’élève se nommait Antoine Andrieux, c’était noté sur son cahier d’écriture, d’une calligraphie délicate et stylée sans doute déposée par l’enseignant. Elisabeth prit le cahier, avec une curiosité grandissante.
Sur la page de garde, à côté de ses noms et prénoms recopiés avec des lettres hésitantes, la classe était mentionnée : « CP – année 2021-2022 », ainsi que la matière : « écriture ». Sur la page suivante, à gauche et de haut en bas, une première série de lettres avait été notée dans l’ordre alphabétique. Les lignes de A à D étaient entièrement remplies, et malgré quelques dépassements effectués sur les grosses lignes, une annotation « TB » encourageante avait été apposée dans la marge. L’enfant avait sans doute été bon élève. Pourtant, comme tous ses camarades, tous les enseignants, tout le personnel employé dans cette école, il était mort dans cette saloperie de guerre bactériologique. 
Élisabeth referma le livre, poussa un long soupir, presque une plainte, puis reprit machinalement son travail. La boule qui l’empêchait de déglutir ne disparaîtrait pas tant qu’elle n’aurait pas quitté les lieux, alors autant en finir et se débarrasser de cette mission qu’elle avait acceptée par solidarité. Vite, elle se chargea de piles de manuels scolaires, puis les redéposa en piles régulières sur le bureau de l’enseignant, à côté des boîtes de crayons et de matériels divers que Gratien avait déjà récoltés.
- Bien, fit le jeune homme en la rejoignant, nous n’en avons plus pour longtemps maintenant. J’ai mis le camion juste devant le préau. Encore un peu de manutention et nous pourrons rentrer. J’ai pris quelques outils pour démonter ce tableau et celui des autres classes. Ça ne devrait pas être trop lourd.
Élisabeth ne répondit pas, elle se contenta de suivre les instructions de son partenaire. Elle était moralement exténuée, le visage de Camille ne cessait de la hanter depuis son arrivée. Tout cela était bien plus éprouvant qu’elle ne l’aurait imaginé. Le passé était si proche, si douloureux, si présent en elle. Mais il ne fallait pas craquer, pas devant un jeune homme presque étranger qui ne connaissait rien de son passé et à qui elle n’avait aucune envie d’expliquer les raisons de son malaise.
Le temps s’était un peu gâté, l’averse, d’abord anodine, tombait maintenant drue. Mais il y avait quelques coins de ciels bleus, la pluie cesserait sans doute bientôt, avait commenté Gratien. En attendant l’amélioration de la situation, les deux équipiers s’évertuèrent à transporter l’intégralité de leur larcin sous le préau, pour éviter de détremper la marchandise.

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