Chroniques coup de coeur


15 déc. 2015

Sur la réserve (♥♥♥½) écrit par Carole Mijeon - Éditions Daphnis et Chloé

Titre: Sur la réserve
Auteur: Carole Mijeon
Genre: Contemporain 
Nombre de pages: 296
Date de sortie: 15/10/2015
Prix support papier: 18€00
Prix format numérique: 8€91
ISBN: 979-10-253-0048-0

Synopsis:
Et s’il n’y avait plus de pétrole en France ?
Un matin, Ludovic tombe bêtement en panne d’essence à la sortie de son village. Rien de grave à priori, pourtant ses ennuis ne font que commencer et sa vie en sera bouleversée à tout jamais. Car la pénurie de pétrole qui paralyse le pays interdit toute faiblesse ou indolence.
Jour après jour, Ludovic raconte ses mésaventures, ses petites victoires et ses grandes médiocrités. Son monde s’écroule et il n’a rien vu venir. Personne n’a rien vu venir.
Un premier roman anticipatif écrit avec brio qui tire la sonnette d’alarme quant à notre invraisemblable dépendance à l’or noir.
Préface de Benoît Thévard.


Mon avis:
Un très grand merci aux Éditions Daphnis et Chloé pour cette étonnante lecture ainsi qu'à Éric Poupet pour sa confiance.

Ma notation:

Informations:
Ce roman contient une préface et 30 chapitres

Mes ressentis: 
Sur la réserve est le premier roman de Carole Mijeon, une Nantaise à la plume prometteuse qui a su en quelques pages m'interpeller avec son livre si réaliste. Pourtant, j'étais très réticente pour lire ce bouquin qui ne me tentait pas plus que ça. La première de couverture ne m'inspirait pas grand-chose, les couleurs, le visuel, la bannière "Et s'il n'y avait plus de pétrole en France", tout cela ne me donnait pas envie de le découvrir. J'ai donc attendu le dernier moment pour me lancer dans cette lecture avec l'intime conviction que je n'irais pas au bout, et puis...
Et puis, j'ai fait la connaissance du narrateur Ludovic, un homme commun qui pourrait être mon voisin, mon ami ou une simple connaissance. Ludovic se retrouve, comme tous les Français, sans pétrole, donc sans carburant. Il faut aussi voir plus loin, car qui dit pénurie d'essence, dit pas de réapprovisionnement dans les supermarchés, donc plus de nourriture, plus de boisson, plus de tout ce qui est nécessaire à notre confort quotidien, mais pas que, plus de médecins, plus de médicaments, bref... Imaginez donc ce qui arrive aux personnes fragiles ou âgées !
Très vite, tous les habitants de la ville où réside Ludovic se retrouvent dans un pétrin inhabituel et inattendu. C'est avec intérêt que j'ai suivi les trente jours qui suivent le début de la pénurie.
Alors, on pourrait s'attendre à ce que les uns comptent sur les autres, à ce que les habitants s'entraident, à ce qu'ils se serrent les coudes, mais pas du tout. Non, là les gens se toisent, se méfient, sont prêts à se battre pour quelques pommes de terre, poireaux, choux... Ils veulent survivre, et ce, à n'importe quel prix. C'est "moi d'abord, les autres après". L'instinct animal reprend le dessus. Ça fait peur et la question que je me pose encore maintenant est : est-ce que ça se passerait réellement comme ça ?
Le sujet est passionnant, on se laisse très facilement entraîner dans cette lecture afin de savoir jusqu’où les personnages vont aller pour survivre. Je m'attendais à lire quelque chose de plus tourner vers la politique, le pourquoi du comment la France en arrive là et en fait, pas du tout. Nous sommes vraiment dans un roman de réflexion et cette lecture est accessible à tous les lecteurs. Certaines questions nous passent par la tête, et ce, quel que soit notre âge, notre sexe ou notre situation :
-Comment je réagirais si cela m'arrivait demain ?
-Est-ce que je partagerais mes rations alimentaires ou passerais-je ma survie avant mon empathie ?
-Serais-je capable de voler la nourriture des potagers ou me rationnerais-je ?
Et tant d'autres questions qui vont et viennent au fil de notre lecture.
En revanche, en ce qui concerne la fin, je suis un peu déçue. J'aurais aimé une vraie fin, une fin de roman, quelque chose de rassurant, mais là, l'auteure laisse une porte grande ouverte. On reste dans l'incertitude et c'est frustrant. Bon, c'est une déception qui n'en est pas vraiment une en fait, puisque cette fin dérangeante est exactement celle qu'il fallait afin de rendre au maximum cette lecture réaliste.
Je n'en dis pas plus, je vous laisse découvrir par vous-même où est l'idée de départ et celle d'arrivée et de voir quel est le chemin parcouru par les protagonistes entre les deux.
Un roman d'anticipation à découvrir au plus vite !


Extrait:
Premier jour
Ce matin, j'ai abandonné ma voiture le long d'une route. Panne sèche. Rien de surprenant, j'étais sur la réserve depuis un moment. Pourtant, quand la pédale s'est enfoncée mollement sous mon pied, j'ai refusé d'y croire et pompé frénétiquement pour aspirer les dernières gouttes au fond du réservoir. En vain. Le moteur a hoqueté sur quelques mètres puis plus rien. En roue libre, je me suis échoué au bord d'une vigne et suis resté là, immobile, les deux mains sur le volant. Prendre ma bagnole était une connerie. Mais j'avais trop faim.

Parlons de l'auteur:
Monteuse de profession, Carole Mijeon a travaillé sur de nombreux reportages et documentaires pour la télévision ainsi que pour des productions indépendantes. Sur la réserve est son premier roman.

Bibliographie:
♦Sur la réserve → Éditions Daphnis et Chloé (2015)

Quelques liens indispensables:

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