Auteur: Angélique Barbérat
Genre: Roman Contemporain
Nombre de pages: 448
Date de sortie: 16/01/2014
Prix support papier: 17€95
Prix format numérique: 9€99
ISBN: 9782749921549
Editions: Michel Lafon
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Synopsis:
Une tache rouge sur l’oreiller, juste sous les cheveux de sa maman, morte sous les coups de son mari. Voilà ce que le petit garçon a vu, à cinq ans… Pour survivre, Kyle se jette à cœur perdu dans la musique, que sa mère aimait tant. Vingt ans après, devenu leader d’un groupe de rock, il est célèbre dans le monde entier. Mais inapte au bonheur.
Coryn, elle, a grandi dans une banlieue sans charme. À dix-sept ans, elle tombe dans les bras de Jack Brannigan, qui fou amoureux l’épouse, mais, jaloux et violent, l’enferme dans une prison dorée, « Parce que tu m’appartiens… »
Comment ces deux êtres que tout semble séparer auraient-ils la moindre chance de s’aimer ? Pourtant, à l’instant précis où les destins s’entremêlent, chacun d’eux sait que sa vie ne sera plus jamais la même.
Mon avis:
J'ai lu ce livre un peu subitement, ce n'était pas prévu, mais le hasard fait bien les choses !
Pour la petite histoire, lors d'une sortie dans une librairie, il y a quelques semaines, ma fille a montré ce bouquin à sa tatie en lui disant que j'avais ce roman dans ma bibliothèque. Quelques jours plus tard, ma belle-sœur m'envoie un sms me disant qu'elle avait lu un petit article dans un magazine et qu'il fallait absolument qu'on se lise ce livre rapidement.
Vous commencez à me connaitre maintenant, il ne me faut pas grand-chose pour attiser ma curiosité... Dix minutes après son texto, le livre était sorti de ma bibliothèque et je me suis lancée sans attendre.
Informations:
"L'instant précis où les destins s'entremêlent" est un roman contemporain de 448 pages.
Il contient 4 parties et un épilogue.
La première partie a 17 chapitres.
La deuxième partie a 45 chapitres.
La troisième partie a 27 chapitres.
La quatrième partie a 44 chapitres.
Les chapitres sont courts et permettent une lecture rapide et fluide.
Le récit est aéré et agréable à la lecture.
Personnages : Kyle, Coryn, Timmy, Clark, Jack, Christa, Jane, entre autres ...
Un mot sur l'histoire:
D'un côté, nous avons Kyle. Nous faisons sa connaissance alors qu'il n'est qu'un tout petit enfant de cinq ans. C'est très touchant, car nous abordons les premiers chapitres en ayant la vision de Kyle sur ce qui se passe dans les relations entre sa maman et son papa. Puis, nous le retrouvons dans sa vie d'adulte, où il est devenu un musicien accompli. Il est entouré de sa sœur, mais aussi de son groupe et de sa petite amie.
De l'autre côté, nous avons Coryn, une jeune maman de deux enfants en bas âge, qui est enceinte de son troisième bébé. Elle est mariée depuis quelques années à un homme, qui vous le verrez, ne la traite pas avec tout l'amour qu'elle mérite.
"L'instant précis où les destins s'entremêlent", c'est ce moment où Kyle et Coryn vont se rencontrer, faire connaissance dans des circonstances particulières et où Kyle va de suite capter que Coryn a besoin d'aide. Je ne vous en dis pas plus, si vous voulez savoir ce qui va se passer entre ces deux êtres exceptionnels, alors foncez, lisez ce roman, il en vaut la peine.
Mes ressentis:
J'ai tellement de choses à vous dire et en même temps, je veux vous laisser découvrir ce très beau livre par vous-même, ne pas tout vous dévoiler pour que ce récit vous envahît et que vos ressentis explosent, car c'est le point fort de ce roman, une histoire forte, prenante, touchante et vous verrez qu'en tant que lecteur, vous aurez une déflagration de sensations et de sentiments.
"L'instant précis où les destins s'entremêlent" est un livre magnifique. Je suis passée par une multitude de sentiments. Lors des premiers chapitres, j'ai été émue par l'histoire de Kyle, puis lorsque j'ai fait la connaissance de Coryn, j'ai été touchée par son quotidien. On ne peut être indifférent à cette jeune femme. Je trouve que sa vie est injuste, ça ne devrait pas être permis de faire souffrir la personne que l'on est censé aimer et puis, je suis maman, donc le fait que des enfants vivent cette situation même s'ils ne s'en rendent pas forcément compte, m'a donné des frissons. Enfin, l’aîné sent bien qu'il se passe quelque chose, mais Coryn est une maman formidable qui prend sur elle et cache sa souffrance. J'ai été aussi très révoltée et en colère contre le mari de Coryn, cet homme qui se permet de violenter sa femme que ce soit moralement, physiquement et sexuellement et qui prend le droit de demander pardon avec un bouquet de fleurs ou un bijou inestimable en pensant que cela est suffisant pour oublier et passer à autre chose.
Et puis, il y a cette rencontre entre Kyle et Coryn, cette bouffée d'oxygène qui fait tellement de bien, on a envie qu'ils se retrouvent et que Kyle aide Coryn à se sortir de ce pétrin.
Ça rend cette histoire encore plus profonde, encore plus marquante, encore plus inoubliable.
Et pour finir, la dernière partie, une fin juste sublime ...
Ça rend cette histoire encore plus profonde, encore plus marquante, encore plus inoubliable.
Et pour finir, la dernière partie, une fin juste sublime ...
Je n'ai pas versé de larmes, mais ce n'était vraiment pas loin. Pour être honnête, lorsque j'étais dans les derniers chapitres, mes enfants n'étaient pas très loin à jouer et je me suis retenue par pudeur, mais si j'avais été seule, je pense que je me serais laissée submerger par les mots et par les personnages.
Pour conclure:
"L'instant précis où les destins s'entremêlent" est un roman extrêmement touchant et prenant. Une fois que vous l'aurez commencé, il vous sera impossible de vous arrêter avant d'arriver à la dernière page et je peux vous dire que la fin est juste magnifique. Un roman à lire absolument, ne passez pas à côté de ce petit bijou, vraiment.
Angélique
Extrait:
1
Willington. États-Unis. Côte est.
« J’aimerais remonter à l’instant précis où les destins s’entremêlent », disait la mère de Kyle quand elle sortait de la salle de bains en portant ses lunettes de soleil. Kyle ne comprenait pas. Évidemment, il avait cinq ans. Est-ce qu’à cinq ans, on comprend ce genre de chose ? Est-ce qu’à cinq ans, on s’étonne que sa maman porte des lunettes de soleil à la maison ? Est-ce qu’à cinq ans, on ne la croit pas quand elle affirme qu’elle a juste mal aux yeux ou qu’elle s’est cognée ?
Non. Comme tous les enfants de son âge, le petit garçon trouvait qu’elle était belle. Il aimait rester à ses côtés. Il jouait avec ses voitures, levant les yeux de temps à autre. Il y avait des jours où elle fredonnait doucement... et d’autres où elle mettait ses maudites lunettes noires.
— Ça va, Maman ?
— Joue avec tes voitures, Kyle, s’il te plaît.
Sa voix était sombre, il comprenait qu’elle avait besoin de silence. Il se taisait pour lui faire plaisir. Il attendait — sans le savoir — qu’elle aille mieux. Qu’elle sorte de la salle de bains sans ses lunettes. Qu’elle se mette au piano et laisse ses doigts si longs et si fins courir à toute allure. Il se demandait comment c’était possible d’aller aussi vite sans se tromper. Parfois elle fermait les yeux ou regardait devant. Loin devant. Peut-être là où la musique l’emmène. Il se glissait tout près, sans bruit. Il faisait attention à ne pas la déranger. Oh non ! Quand Maman jouait aussi légèrement, il voulait qu’elle reste toujours comme ça. La musique sortait d’elle pour entrer en lui. Ils ne faisaient plus qu’un et leur monde était beau. Il guettait l’instant où ses mains se posaient sur ses genoux pour venir s’installer sur le banc. Maman le tenait contre elle et disait à son oreille : « Un musicien lit avec ses mains... », « Un musicien raconte la vie avec ses doigts... », « Un musicien respire avec la musique... »
— Mets tes doigts ici. Et là. Comme ça. Doucement. Et relâche... Tu as entendu ? Tu as senti ?
— Oui, murmurait-il en écoutant la note monter en lui.
— La musique vit en toi, maintenant.
— Oui, Maman.
Et puis un jour, comme ça, elle avait dit :
— Je crois, Kyle, que les hommes ont toujours eu besoin de musique.
— Même les premiers hommes ?
— Oui, avait ri sa mère. Même les premiers hommes ! Je suis certaine qu’ils avaient appris qu’en tapant sur des troncs ils pouvaient fabriquer des sons qui leur faisaient du bien.
— Parce qu’ils ne savaient pas quoi faire de leurs mains ?
Elle avait répété : « Ils ne savaient pas quoi faire de leurs mains... » avec sa drôle de voix, puis avait ajouté très vite :
— Parce que la musique trompe l’ennui et parce qu’elle peut te rendre heureux.
— Mais Maman, quelquefois ta musique est triste.
— Quand on est triste, elle... elle peut t’empêcher de... elle t’emporte dans un monde où...
Sa voix s’était perdue et Kyle avait eu peur.
— Où quoi, Maman ?
Elle avait refermé sèchement le piano. Il n’aimait pas quand elle ne finissait pas ses phrases et ne jouait plus. Il l’avait regardée replacer le napperon et la plante. Épousseter le tabouret, le remettre en place et dire d’une voix qui n’était plus tout à fait la même :
— Viens. Ton père va bientôt arriver.
Alors, des jours comme ça, Maman filait à la cuisine et le petit garçon voyait bien que sa légèreté n’existait plus. Ses mains n’avaient plus aucune douceur avec les choses qu’elle touchait. Elle s’énervait et regardait sa montre. Elle jetait vite un coup d’œil à la fenêtre. À sa montre. À la fenêtre. Kyle montait sur une chaise et essayait de voir ce que Maman surveillait. Il ne distinguait que le gros érable qui étendait ses longues branches sur l’allée. Peut-être voyait-elle des choses qui lui faisaient peur ? Peut-être voyait-elle de vilaines araignées velues ?
— Tu regardes quoi, Maman ?
Elle ne répondait pas et partait mettre la table. Elle plaçait les couverts et les verres au millimètre près. Tout devait être impeccable et beau. Quand elle ne jouait pas, elle faisait tout le temps le ménage et changeait l’eau des fleurs. Tous les jours. Elle disait que c’était important de bien s’occuper des choses.
— Si tu as une plante ou un animal, tu dois être gentil avec. Lui donner à manger, lui parler, le caresser. Tu dois lui faire des câlins. Tu dois lui dire que tu l’aimes.
Puis tout à coup, elle se retournait vers son fils.
— Tu promets que tu seras toujours un gentil garçon, Kyle ?
— Mais... je suis gentil, Maman. Hein ?
Elle ne répondait pas ou alors de façon si détachée qu’il savait qu’elle ne s’adressait pas à lui. Qu’elle était déjà ailleurs. Elle regardait sa montre, et lui ne comprenait pas pourquoi elle avait très peur. Et pourquoi elle portait ces horribles lunettes de soleil pendant des jours entiers et pourquoi elle ne voulait plus aller dehors quand il faisait encore beau. Et pourquoi sa chambre à lui était au dernier étage de la maison alors que celle de ses parents était tout en bas...
Kyle n’avait que cinq ans. À cinq ans, on comprend certaines choses... Mais pas toutes les choses.
À cinq ans, on ne doit pas entrer un matin dans la chambre de sa maman parce qu’elle ne s’est pas réveillée et on ne doit pas non plus voir de tache rouge sombre qui s’étend sur l’oreiller. Juste sous ses cheveux.
Chronique de Gérard Collard :
Parlons de l'auteur:
Élevée auprès d’un grand-père russe qui la nourrissait de contes, Angélique Barbérat a toujours écrit. Voyageuse, conteuse dans des écoles, elle a décidé de partager avec le public ce roman bouleversant.
Bibliographie:
♦L'instant précis ou les destins s'entremêlent
Quelques liens indispensables:
Tout à fait d'accord avec toi !!!
RépondreSupprimerJ'ai vraiment adoré ce roman <3
Merci Deborah pour ton retour ;)
SupprimerTrès belle chronique pour un livre qui le mérite vraiment, je confirme.
RépondreSupprimerMerci :)
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