Genre: Roman Contemporain
Nombre de pages: 128
Date de sortie: 22/08/2012
Prix support papier: 16€50
Prix format numérique: 5€99
ISBN: 978-2226242969
Editions: Albin Michel
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Synopsis:
Saturnine cherche une colocation car vivre sur le canapé du tout petit appartement de sa copine, c’est bien gentil mais ce n’est pas une solution durable. C’est alors qu’elle tombe sur une offre des plus alléchantes : une grande chambre dans un super quartier et pour un loyer des plus modestes. Mais elle n’est pas la seule à postuler forcément. Etrangement, elle est la seule vraie candidate, les autres ayant juste envie de voir l’homme dont les huit précédentes colocataires ont disparu. Et en effet, c’est elle que choisit don Elemirio Nibal y Milcar pour devenir la neuvième colocataire. L’homme est étrange, parle comme dans un livre, ne sort jamais et tel Barbe-Bleue lui donne accès à tout sauf à une seule pièce dans laquelle elle ne devra jamais se rendre. Saturnine va-t-elle reproduire le schéma des huit autres femmes ? Va-t-elle disparaître à son tour ? Et ces dernières, qu’est-il advenu d’elles ? Dès le début du roman, le suspense est à son comble…
« La colocataire est la femme idéale. »
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Ce petit livre comprend 17 chapitres.
Personnage principal : Saturnine Puissant
Personnages secondaires: Elemirio Nibal y Milcar, Corinne, Mélaine, entre autres ...
Extrait: Quand Saturnine arriva au lieu du rendez-vous, elles’étonna qu’il y ait tant de monde. Certes, elle s’était doutée qu’elle neserait pas l’unique candidate ; de là à être reçue dans une salled’attente, où quinze personnes la précédaient, il y avait de la marge. « C’était trop beau pour être vrai,pensa-t-elle. Je ne l’aurai jamais, cette colocation. » Comme elle avaitpris sa matinée, elle résolut néanmoins de patienter. La magnifique pièce l’yinvitait. C’était la première fois qu’elle entrait dans un hôtel de maître duVIIe arrondissement de Paris et elle n’en revenait pas dufaste, de la hauteur sous plafond, de la tranquille splendeur de ce quiconstituait à peine une antichambre. L’annonce précisait : « Une chambre de40 m2 avec salle de bains, accès libre à une grande cuisineéquipée », pour un loyer de 500 €. Il devait y avoir une erreur.Depuis que Saturnine cherchait un logement à Paris, elle avait visité desbouges infects de 25 m2 sans salle d’eau, à 1 000 €le mois, qui trouvaient preneur. Quelle embrouille cachait donc cette offremiraculeuse ?Elle contempla ensuite les candidats et s’aperçutqu’il s’agissait seulement de candidates. Elle se demanda si la colocationétait un phénomène féminin. Ces femmes semblaient toutes très angoissées etSaturnine les comprenait : elle aussi brûlait d’obtenir cette chambre.Hélas, pourquoi serait-elle choisie plutôt que cette dame à l’air sirespectable ou que cette businesswoman au brushing impavide ? Sa voisine, qui l’observait, répondit à saquestion : — C’est vous qui l’aurez. — Pardon ? — Vous êtes la plus jeune et la plus jolie.Vous aurez l’appartement. Saturnine fronça les sourcils. — Cette expression ne vous va pas, continual’inconnue. Quand vous entrerez dans le bureau, soyez plus détendue. — Laissez-moi en paix. — Ne vous fâchez pas. N’êtes-vous pas aucourant de la réputation du maître des lieux ? — Non. La femme se tut d’un air mystérieux, espérant queSaturnine mendierait l’information. Saturnine se contenta d’attendre, sachantqu’elle parlerait de toute façon. Dont acte : — Nous ne sommes pas les premières à nousprésenter. Huit femmes ont déjà obtenu cette colocation. Toutes ont disparu.— Elles n’étaient pas contentes de lachambre, peut-être. — Vous n’avez pas compris. Elles n’ont pluseu la possibilité de s’exprimer là-dessus : on n’a plus jamais entenduparler d’elles. — Mortes ? — Non. La mort n’est pas une disparition. La femme semblait satisfaite de l’effet produit. — Pourquoi venez-vous alors ? demandaSaturnine. Voulez-vous disparaître vous aussi ? — Je ne risque pas d’être choisie. Mais c’estla seule manière pour moi de rencontrer le propriétaire. Saturnine omit de poser la question espérée ;cette pipelette l’agaçait, qui continua : — Don Elemirio ne sort jamais de chez lui.Personne ne lui connaît de photo ou de portrait. Je veux savoir à quoi ilressemble. Tant de femmes sont tombées folles de cet homme. Saturnine commença à vouloir déguerpir. Elle avaithorreur des séducteurs. Hélas, elle n’en pouvait plus de rechercher unlogement. La simple idée de retourner le soir à Marne-la-Vallée chez son amieCorinne lui levait le cœur. Corinne travaillait à Euro Disney et était trèsheureuse de partager son deux-pièces avec la jeune Belge, sans se douter quecelle-ci manquait suffoquer quand elle dormait dans son canapé qui sentait lavieille cigarette. — L’annonce spécifiait-elle le sexe ?demanda Saturnine. Il n’y a que des femmes.— L’annonce ne spécifiait rien. Les gens sontau courant, à part vous. Vous êtes étrangère ? La jeune femme ne voulut pas dire la vérité. Elleen avait assez de la sempiternelle réaction (« Oh ! J’ai un ami belgequi… ») : elle n’était pas une amie belge, elle était belge et nevoulait pas devenir l’amie de cette personne. Elle répondit : — Je suis kazakhe. — Pardon ? — Je viens du Kazakhstan. Vous savez, lescosaques, les plus farouches guerriers du monde. Nous tuons dès que nous nousennuyons. La femme n’ouvrit plus la bouche. Saturnine eut le temps de réfléchir. De quoiaurait-elle peur ? Elle n’était pas du genre à tomber amoureuse et surtoutpas d’un homme à femmes. L’histoire des disparitions lui parut fumeuse. Detoute façon, disparaître était moins effrayant que retourner à Marne-la-Vallée. Elle regarda les quinze candidates. Cela se voyaitqu’aucune n’avait besoin de cette colocation : il s’agissait de femmes desbeaux quartiers qui n’étaient là que par curiosité envers ce type au nomespagnol et noble. Ce dernier détail mit Saturnine hors d’elle : cetteattirance pour l’aristocratie que manifestaient les Français l’insupportait.« Calme-toi, se dit-elle. Ne te soucie pas deces ragots ridicules. Tu es là pour l’appartement, point final. »
Elle publie en 1992 son premier roman Hygiène de l’assassin, unanimement salué par la critique et le public.
En vingt ans de carrière, Amélie Nothomb a notamment été récompensée par le Grand Prix du Roman
de l’Académie française 1999, le Grand Prix Jean Giono pour l’ensemble de son œuvre
et le Prix de Flore 2007.
♦Barbe bleue → Albin Michel (2012)
♦Une forme de vie (2010)
♦Le voyage d'hiver (2009)
♦Le fait du prince (2008)
♦Ni Ève ni d'Adam (2007)
♦Journal d'Hirondelle (2006)
♦Acide sulfurique (2005)
♦Biographie de la faim (2004)
♦Antéchrista (2003)
♦Robert des noms propres (2002)
♦Cosmétique de l'ennemi (2001)
♦Métaphysique des tubes (2000)
♦Stupeur et tremblements (1999)
♦Mercure (1998)
♦Attentat (1997)
♦Péplum (1996)
♦Les Catilinaires (1995)
♦Les Combustibles (1994)
♦Le Sabotage amoureux (1993)
♦Hygiène de l'assassin (1992)
♦Page Facebook des Editions Albin Michel
♦Blog d'Amélie Nothomb
Merci pour ton avis, pour avoir lu plusieurs ouvrages de l'auteure je dois reconnaître que celui-ci est d'un genre particulier.
RépondreSupprimerJe te recommande plutôt "une forme de vie", pour ma part un de ses plus beaux livres.
Très bien, je note :) Merci beaucoup pour ce conseil !
SupprimerCette auteure ne m'a jamais tenté^^
RépondreSupprimerIl faudrait que tu tentes, peut-être aurais-tu une belle surprise, sait-on jamais :)
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